Coronavirus : en Auvergne, le casse-tête de la reprise des cours dans les Centres de Formation d’Apprentis

Comme pour les écoles, la perspective de réouverture des Centres de Formation d'Apprentis en Auvergne est un véritable casse-tête. Les responsables ne seront pas prêts le 11 mai et attendent des consignes. Exemples à Clermont-Ferrand et en Haute-Loire.


Dimanche 19 avril, Edouard Philippe a évoqué une réouverture « par territoire » ou « par moitié de classe » à partir du 11 mai dans les écoles, une réouverture très progressive. Qu’en sera t-il pour les CFA (Centres de Formation d'Apprentis) où sont accueillis des milliers de jeunes apprentis qui préparent par alternance des diplômes professionnels et leur entrée dans la vie active ? Les responsables sont encore dans le flou.


« Nous attendons des consignes et un accompagnement »


Avec 850 apprentis, le CFA de Bains, à quelques kilomètres du Puy-en-Velay en Haute-Loire, est le deuxième centre d'apprentissage le plus important en Auvergne après l’Institut des Métiers de Clermont-Ferrand. On y enseigne les métiers de bouche, de la mécanique automobile et agricole, du bois et de l’ameublement, la coiffure ou l’hôtellerie-restauration en particulier.
Le 17 mars dernier, l’établissement a dû fermer ses portes. Certains apprentis ont été mis en chômage partiel par leurs employeurs, d’autres ont pu continuer à travailler dans les entreprises les accueillant. Au CFA, une plateforme a été mise en place pour dispenser des cours en ligne. « Ce n’était pas facile de proposer des formations pratiques à distance, même s’il existe des tutoriels pour la pâtisserie ou la mécanique par exemple, il faudra rattraper certains enseignements », précise le directeur, Ahmed El Ati Allah, « mais nous avons fait du sur-mesure pour accompagner nos apprentis au mieux ».
Le responsable de l’IFP 43 de Bains (Institut de Formation Professionnelle de Haute-Loire) participait ce lundi 20 avril à une réunion avec ses homologues auvergnats pour évoquer la réouverture des établissements.
« Nous ne sommes pas prêts, avance t-il sans détour, nous nous devons d’assurer les conditions sanitaires satisfaisantes pour accueillir nos personnels et nos apprentis et nous attendons des consignes de la préfecture et de la médecine du travail. Nous avons besoin d’un accompagnement pour lutter contre ce virus ».

Actuellement, le directeur du CFA de Bains ne dispose pas de masques ni de thermomètres pour la prise de température. « Nous avions un petit stock de masques, nous en avons fait don aux personnels soignants il y a quelques semaines ».
Et il s’interroge sur l’organisation pratique de ce redémarrage : comment faire à l’internat avec des chambres à 5 lits par exemple ? Ou pour le self qui sert 250 repas chaque jour ?
Le directeur avoue avoir « des pistes », avec des groupes plus réduits, des plannings revus (2 ou 3 jours de présence par semaine seulement tout en continuant la formation à distance en parallèle). Cependant, pour lui, il est important « d’avoir une date, un cap pour sortir du confinement, même si ce sera forcément très progressif ».

Priorité aux apprentis qui passent des examens


Fabrice Mirou, directeur de l’Institut des Métiers qui accueille 1800 apprentis à Clermont-Ferrand, partage le même sentiment et la même priorité : « Nous accueillerons en premier lieu les apprentis en année d’examen, ceux qui passent un brevet ou un baccalauréat professionnel, un CAP, un BTS... ». Cette année, à cause du coronavirus, pas d’examen mais un contrôle continu pour attribuer les diplômes, alors « pour ceux-là, il faudra parfois organiser des évaluations complémentaires, ils seront donc prioritaires pour la reprise des cours ».
Selon Fabrice Mirou, cette reprise pourrait avoir lieu vers le 25 mai seulement, le temps de se procurer des masques et des gels hydroalcooliques et de mettre en place des conditions sécurisantes.
« Le problème, c’est le respect des consignes sanitaires dans les ateliers », reconnait le directeur  de l’Institut des Métiers.
Autre préoccupation : il ne veut pas pénaliser les entreprises qui risquent d’avoir besoin de leurs apprentis au moment du déconfinement. En temps ordinaire, ceux-ci passent une semaine sur deux à une semaine sur trois au CFA pour leur formation générale et professionnelle et sont chez leurs employeurs le reste du temps.
 

Pour les apprentis du BTP à Clermont-Ferrand, ce ne sera pas le 11 mai


Thourya Albert, la directrice du BTP-CFA de Clermont-Ferrand, se prépare elle aussi : « Les 11 et 12 mai, nous ferons d’abord revenir nos personnels, avec des horaires décalés en prenant des précautions. Les apprentis, eux, ne reviendront que dans les jours suivants ou la semaine d'après ».
Plus de 500 000 masques ont été commandés pour les 11 centres d’apprentissage du BTP de la région Auvergne-Rhône-Alpes, mais ils n’ont pas encore été livrés. Alors la directrice, comme ses collègues, « élabore des scénarios pour être opérationnelle le plus vite possible en garantissant la sécurité de tous ». Mais elle attend elle aussi des directives de l’Etat pour cette réouverture aux quelques 400 apprentis dont 60 internes de son établissement, une réouverture qui ressemble à un véritable casse-tête.
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