Coronavirus COVID 19 : en Auvergne, une situation "inquiétante" mais contrôlée

Ce vendredi 11 septembre, de nouvelles mesures pourraient être annoncées par le gouvernement pour lutter contre le COVID 19. En Auvergne, les hospitalisations et les cas positifs sont en hausse, mais le système de santé est, pour l’heure, en capacité d’absorber l'augmentation.

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Le Conseil de Défense, conseil des ministres restreint fixant la politique de sécurité nationale, doit se réunir ce vendredi 11 septembre, en vue de possibles mesures restrictives pour bloquer l’épidémie de coronavirus COVID 19. En effet, la situation sanitaire se dégrade en France, et l’Auvergne n’est pas épargnée. Dans le Puy-de-Dôme, le taux d’incidence pour 100 000 habitants s’élève à 58,3 au 6 septembre. Il est de 37,5 en Haute-Loire, 22,4 dans le Cantal et 22 dans l’Allier. « Dans le Puy-de-Dôme, le taux d'incidence dépasse 50, c'est le signe qu'on est dans une situation inquiétante, mais l’évolution de l’épidémie est beaucoup plus lente qu’en mars. L’enjeu, c’est que l’épidémie reste maîtrisée et ne dépasse pas la capacité du système de soin. Cependant, on est face à une montée qui paraît inexorable et c'est ça qui est inquiétant », explique Olivier Lesens, docteur en épidémiologie et infectiologue au service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Clermont-Ferrand. Dans son service, qui compte 20 lits, la moitié de ces lits est occupée par des patients COVID.

Des hospitalisations en hausse

En effet, à nouveau, les hospitalisations et les cas en réanimation augmentent, comme l’a constaté Mathieu Kuentz, biologiste et président de la Commission Médicale du centre hospitalier d’Aurillac : « Le nombre de cas en ambulatoire augmente. Il y a une hausse de la diffusion du virus dans la population, et une augmentation du nombre d’hospitalisations et de réanimations continue. A Aurillac, nous avons constaté la semaine dernière plusieurs cas rapprochés avec 3 entrées en réanimation. Cette semaine, nous avons 2 personnes en réanimation car une des personnes est décédée, 4 personnes en hospitalisation conventionnelle et 2 personnes en soins de suite. » Dans le Puy-de-Dôme, 21 personnes sont hospitalisées ce mercredi 9 septembre, 5 le sont dans l’Allier et 2 en Haute-Loire.

Mettre des "barrières" avec les populations à risque 

Ce qui inquiète particulièrement Mathieu Kuentz, c’est que l’augmentation des cas, qui touche pour l’instant une population plutôt jeune, fait montre d’une accélération de la diffusion. A terme, le virus risque donc de se propager à des populations plus fragiles. « Ici dans le Cantal, on a une population très âgée par rapport à la moyenne nationale. La densité de population est assez faible donc la transmission du virus est moindre, mais la situation peut flamber par exemple si le virus se diffuse dans un EHPAD ou dans un lieu qui regroupe beaucoup de personnes âgées », explique le docteur Kuentz. « La situation va forcément se dégrader. Ce qu’il faut, c’est arriver à mettre en place une barrière entre les populations qui ne présentent pas de risques et les populations susceptibles de développer des formes graves », précise Olivier Lesens.

"Identifier" et "isoler" les porteurs du virus

Pour autant, il ne s’agit pas de parler de reconfinement, ni en Auvergne, ni ailleurs, selon Mathieu Kuentz. Pour lui, la solution passe par les gestes barrière et la protection des personnes à risque via une priorisation du dépistage : « On voit que de plus en plus de gens viennent se faire tester sans être symptomatiques, cas contact ou sans présenter des facteurs de risque de développer une forme grave. Cela allonge le délai de prise de rendez-vous et d’obtention des résultats pour ceux qui sont prioritaires. Ce n’est pas une bonne chose. De mon point de vue, la solution pour réduire la diffusion est d’identifier et isoler les porteurs du virus le plus vite possible et protéger les personnes à risque. » Le reconfinement, pas nécessaire non plus pour Olivier Lesens, même si des leviers peuvent être activés au niveau local pour endiguer la progression : « On peut imaginer que la préfecture décide de diminuer les déplacements, de fermer certains établissements ou d’améliorer les possibilités d’isolement pour les personnes précaires. »

« Ce n’est pas la peine de ne pas avoir le COVID si c’est pour mourir d’un infarctus du myocarde »

Olivier Lesens

Le défi principal de cette hausse des cas pourrait alors être de concilier fonctionnement normal d’un hôpital et le traitement des patients COVID. « Ce n’est pas la peine de ne pas avoir le COVID si c’est pour mourir d’un infarctus du myocarde », rappelle le professeur Lesens. « Il faut qu’au niveau des hôpitaux on soit en capacité de s’adapter et de changer de stratégie d’un jour à l’autre. Au CHU, nous avons mis en place plusieurs plans adaptés à plusieurs niveaux d’alerte pour, par exemple, réattribuer du personnel et armer certains services », ajoute-t-il. Pour l’heure, les entrées et sorties de patients COVID s’équilibrent mais avec l’arrivée des virus respiratoires de l’automne et de l’hiver, on pourrait assister à une dégradation de la situation dans les établissements de santé.  
 
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