A la demande du ministre de l'Intérieur, les préfets vont multiplier les actions de contrôle du couvre-feu et de lutte contre les violences urbaines la nuit du 31 décembre. De nombreux effectifs de police et de gendarmerie sont prévus.
Les derniers instants de 2020 seront toujours marqués par la Covid. Un coronavirus qui a bouleversé la vie quotidienne cette année, la rendant "hors normes".
A l'inverse de la nuit de Noël, le couvre-feu ne connaîtra pas d'exception pour le réveillon de la Saint-Sylvestre. Il sera en vigueur de 20 heures à 6 heures du matin. Une nuit durant laquelle, un peu partout, policiers et gendarmes vont contrôler.
Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur a donné des consignes très strictes et précises : "priorité doit être donnée à la lutte contre les rassemblements non autorisés et les phénomènes de violences urbaines". Une note dans ce sens a été adressée aux préfets le lundi 28 décembre.
A Lyon et dans le Rhône, l'interdiction des rassemblements, notamment sur la voie publique en milieu urbain, sera particulièrement surveillée. 400 policiers et 250 gendarmes seront chargés de contrôler. En outre, le préfet Pascal Mailhos a pris un arrêté interdisant la vente d'alcool à partir de 17 heures le 31 décembre et jusqu'à midi le 1er janvier 2021. Vente et usage des pétards et feux d'artifice sont également proscrits.
Dans la Loire, 160 policiers et 140 gendarmes seront mobilisés. Le dispositif se déploiera en fonction d'éventuelles violences urbaines et fêtes clandestines. Comme à Lyon, un arrêté "anti alcool" et un autre contre les pétards et feux d'artifice ont été pris.
Dans l'Ain, la préfète Catherine de la Robertie a fait savoir qu'"aucune tolérance ne sera accordée par les forces de l'ordre". Les contrevenants qui ne respecteront pas le couvre-feu seront passibles d'une amende de 135 euros. La représentante de l'Etat veut également porter une attention particulière aux "fêtes clandestines" qui se tiendraient dans la nuit du nouvel an.
150 gendarmes et 40 policiers effectueront des contrôles dans ce département.
Une nuit de Saint-Sylvestre inédite, qui ne restera pas un grand souvenir dans la mémoire des fêtards.
La soirée en quelques questions
- Peut-on recevoir des invités chez soi ?
Il est possible de recevoir des invités chez soi, mais le gouvernement recommande de respecter la règle de six adultes présents.
- Est-il possible de rentrer à son domicile dans la nuit ?
Non, à moins d'attendre 6 heures du matin. Il faut donc prévoir de dormir le lieu du réveillon ou faire une nuit blanche. Les personnes qui se déplacent pendant le couvre-feu risquent évidemment une amende de 135 euros.
Seuls sont autorisés les déplacements avec attestation pour des motifs précis : raison professionnelle, familiale ou de santé par exemple.
- Peut-on participer à une soirée de plus de six personnes ?
"Il n'y a pas de sanction prévue", assure le ministère de l'Intérieur. En revanche, il y a un risque d'être verbalisé "si l'on organise ou participe à une soirée privée dans un établissement fermé en raison des mesures sanitaires (restaurant, salle polyvalente, etc)", détaille le ministère.
Idem si "la soirée est organisée dans un domicile privé mais dépasse manifestement le cadre privé (par exemple, lorsqu'un système d'entrées payantes est mis en place)".
"Les sanctions s'élèvent à 135 euros pour une première infraction et peuvent monter jusqu'à 3.750 euros en cas de répétition des faits", détaille le ministère.
Consigne a été passée aux préfets d'intervenir "dans les meilleurs délais", en cas de "fête clandestine". Outre la verbalisation des participants, "vous chercherez prioritairement à identifier les organisateurs", a écrit le ministre de l'Intérieur dans la note adressée aux préfets.
- La police peut-elle intervenir chez moi ?
La police peut intervenir dans un domicile privé pour tapage nocturne, comme tous les autres jours de l'année. L'amende est alors de 68 euros.
"Les forces de l'ordre peuvent se présenter à la porte du domicile et demander à entrer. En revanche, elles ne peuvent entrer qu'avec l'autorisation des personnes domiciliées dans le logement", précise le ministère.