Actuellement en déplacement à l'étranger, l'ancien président de la région Rhône-Alpes Charles Millon nous a confié sa "grande tristesse" à l'annonce du décès de Jacques Chirac. Ministre de la défense sous sa première présidence, il se souvent d'un homme "qui savait partager les soucis des autres".
"Mon sentiment, c'est une grande tristesse. J'ai eu l'honneur de travailler avec lui lorsque j'étais ministre des armées de 1995 et 1997, c'était un homme qui ne laissait personne indifférent, quelqu'un d'aimable, pétri d'amitié".Joint par téléphone jeudi 26 septembre alors qu'il est en déplacement à l'étranger, Charles Millon nous a parlé de ses souvenirs de l'ancien président de la république, dont il avait choisi de soutenir la candidature en 1995 contre Edouard Balladur. A l'époque, les balladuriens de l'UDF avaient alors demandé la démission du président du groupe UDF à l'Assemblée nationale.
"Il se préoccupait des soldats en Bosnie"
"Pendant ma période au Ministère, nous avions à gérer le conflit en Bosnie. J'ai pu voir qu'il se préoccupait tout particulièrement des soldats français. Il voulait que nos hommes soient respectés. Il avait aussi à coeur de transformer notre armée en une armée de métier efficace. On peut voir aujourd'hui combien son analyse était juste, si l'on considère ce que nos soldats font au quotidien au sahel."
Un homme "d'amitié"
"Entre nous, il y avait une différence d'âge (13 ans, ndlr), alors c'était un peu l'aîné et le second. Mais on pouvait partager nos soucis politiques, mais aussi ceux de notre vie quotidienne. Jacques Chirac était capable de tout laisser tomber pour aider un ami".
Réélu en 1998 à la tête de la région Rhône-Alpes avec les voix du Front National, Charles Millon voit son élection invalidée par le Conseil d'Etat en décembre de la même année. Il laissera son siège à Anne-Marie Comparini (UDF). En 2003, Jacques Chirac le nomme représentant permanent à Rome auprès de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture).
La tendresse des français pour un "homme enraciné"
"C'était un homme profondément enraciné dans les terres françaises. Et c'est quand il a été ministre de l'agriculture qu'il a été le plus rayonnant. Ce n'était pas un technocrate, un idéologue, un théoricien. Ce qu'il voulait, c'est prendre en charge les soucis des français. Je ne dis pas que tout a été parfait, loin de là. Mais c'était un homme enraciné, et pour cela que les français avaient de l'estime pour lui."