Azzedine Gaci, le fondateur de la mosquée Othmane, à Villeurbanne, publie un texte sur le site Oumma.com où - dans une sorte de parabole autour de l'exemple d'un enfant binational arrivé en bas âge en France - il dénonce le projet du gouvernement d'élargissement de la déchéance de la nationalité.
"Aujourd’hui la France m’inquiète car je constate amèrement que chez de nombreux français, le doute remplace à mesure la confiance et se change progressivement en rejet pour ne pas dire en haine de l’autre. L’annonce de la déchéance de nationalité pour les binationaux m’a affecté profondément. Dans cette période de troubles que nous traversons, on ne pouvait mieux choisir pour stigmatiser et humilier les milliers de binationaux (...) que compte la France", écrit Azzedine Gacci.
"Je suis désormais hanté par l’image d’une France à deux étages qui se dessine à l’horizon : La France des français sans conditions et celle des français avec des conditions, sous réserve ou sous contrôle". ajoute-t-il.
Une réforme à l'examen le 3 février
Lors de son discours devant le Parlement réuni en congrès, après les attentats du 13 novembre (130 morts, plusieurs centaines de blessés), François Hollande avait annoncé cet élargissement de la déchéance de nationalité aux binationaux nés Français et condamnés pour terrorisme.
Et la mesure figure, après quelques flottements au sein de l'exécutif, dans le projet de réforme constitutionnelle examiné à l'Assemblée à partir du 3
février.