Les différents conjugaux, c’est plus de 339 000 interventions des gendarmes et policiers au cours de l’année 2019. Qu’elles concernent des adultes ou des enfants, elles sortent difficilement du huis-clos du domicile et les combattre est impératif.
La mort de 3 gendarmes dans la nuit du 22 au 23 décembre dans un hameau de la commune de Saint-Just près d’Ambert dans le Puy-de-Dôme alors qu’ils portaient secours à une femme victime, une intervention au cours de laquelle un quatrième gendarme a été blessé, a remis dans l’actualité les violences familiales. Chaque heure en France elles sont la cause de 38 interventions des gendarmes et policiers et chaque jour 341 procédures sont ouvertes suite à des dépôts de plaintes. Pour Véronique Lanquette, référente départementale violences conjugales de l’association AVEC 63 : "Les violences sont exacerbées lorsqu’il y a des séparations, ou juste après ou qu’il y a une opposition de la victime, c’est là vraiment qu’on voit des crises et des actes de violence assez forts".
Des violences qui ont bien du mal à sortir de la sphère familiales, le Ministère de l’Intérieur dans son rapport « cadre de vie et sécurité » de 2019 indique que seulement 14 % des victimes ont porté plainte. "Le meurtre en est un exemple" explique Éric Maillaud, Procureur de la République près le tribunal judiciaire de Clermont-Ferrand "c’est une violence physique extrême, fatale mais c’est toutes les formes de violences : la gifle, bousculer, frapper, agresser sexuellement ou non ; et puis toutes les violences psychologiques : mépriser, humilier, rabaisser, enfermer dans sa vie en supprimant la carte bancaire, les clés de voiture, les possibilités de sorties et aussi le mariage forcé les violences sexuelles du type excision, que je mets un peu à part".
A la fin de l’année 2019, le Grenelle sur les violences faites aux femmes avait conduit à création de nouvelles mesures pour améliorer l’accueil, l’écoute et l’accompagnement des victimes.
Du côté des forces de l’ordre qui sont amenées à intervenir en première ligne lors des alertes, la formation initiale et continue sur ce thème est désormais généralisée. Pour Lorane Thomas, chef d’escadron et officier adjoint prévention de la délinquance de la région de gendarmerie Auvergne Rhône-Alpes : "Suite au Grenelle de 2019, on a eu vraiment la nécessité d’harmoniser tout cela, la formation initiale qui a été un peu revue et la formation continue a été mise en place avec un socle commun aux groupements de gendarmerie et la mise en place d’un niveau expert".
Lorsqu’il y a des enfants dans la famille, ils sont toujours des victimes, soit qu’ils subissent eux aussi des violences, qu’ils en soient les témoins ou qu’ils aient à subir les conséquences du différend qui oppose les adultes." La grande angoisse, c’est de passer à côté de quelque chose qu’on aurait peut-être dû voir et qu’on n’a pas vu. Après dans le recueil de ma parole on a une action importante pour identifier l’accompagnement des enfants pour leur faire comprendre que ce qu’ils vivent au sein de leur famille n’est pas un schéma normal", indique Véronique Martin-Saint-Léon, Directrice du Pôle des Solidarités sociales du Conseil départemental du Puy-de-Dôme.
Se signaler comme victime ou alerter lorsque l’on en a connaissance est donc indispensable. Les nouveaux moyens de communication, les réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook, des plateformes d’appel téléphonique comme le 3919 Violences femmes info et le 119 allô enfance en danger, des sites internet arretonslesviolences.gouv.fr par exemple, le 114 par SMS (commun avec les personnes ayant des difficultés à parler ou à entendre, conseillé aussi en cas d’attentat), ou le mot d’alerte Masque 19 en pharmacie, qui est arrivé l’an dernier alors qu’on redoutait une hausse des violences à la maison pendant le confinement sont des moyens discrets pour attirer l’attention sur une situation.