L'organisme norvégien de lutte contre le dopage a annoncé mardi qu'il requerrait 14 mois de suspension à l'encontre de la fondeuse Therese Johaug, contrôlée positive à un stéroïde. Cette demande va maintenant être transmise à une instance arbitrale de la Fédération des sports de Norvège.
Si l'avis de l'Agence norvégienne antidopage devait être suivi, Thérèse Johaug manquerait le début de la prochaine Coupe du monde, en plus de l'actuelle, mais pourrait être de retour pour les JO d'hiver de Pyeongchang en février 2018.
"Je suis contente que (le comité en charge des poursuites au sein de l'Agence antidopage) ait foi en mes explications", a-t-elle réagi dans un communiqué envoyé par son avocat. "Mais je ne comprends pas que ce qui s'est produit qui puisse justifier 14 mois de suspension".
"J'ai maintenant hâte que l'affaire soit examinée par l'instance arbitrale et j'espère que cela pourra avoir lieu aussi rapidement que possible", a ajouté la skieuse norvégienne de 28 ans, déjà l'objet d'une suspension provisoire de deux mois dans l'attente d'une sanction définitive. Johaug avait été contrôlée positive au clostébol, un stéroïde anabolisant interdit par l'Agence mondiale antidopage (AMA), lors d'un contrôle inopiné le 16 septembre.
Selon la Fédération, elle a absorbé cette substance via une crème pour les lèvres, le Trofodermin, utilisée pour traiter des brûlures subies lors d'un entraînement en altitude en Italie fin août.
Démission du médecin de l'équipe nationale
La responsabilité de l'athlète pour ce qu'elle ingère est établie dans un certain nombre de verdicts en matière de dopage au niveau national et international
Le médecin de l'équipe nationale de ski, Fredrik Bendiksen, qui assure n'avoir pas remarqué que cette crème contenait du clostébol, a endossé l'entière responsabilité et annoncé sa démission. "En tant qu'athlète internationale de haut niveau, Therese Johaug est soumise à un règlement international strict", a souligné Anstein Gjengedal, un responsable de l'Agence norvégienne de lutte contre le dopage.
"Ce règlement lui impose une vigilance étroite. La responsabilité de l'athlète pour ce qu'elle ingère est établie dans un certain nombre de verdicts en matière de dopage au niveau national et international" a-t-il ajouté dans un communiqué. L'Agence norvégienne estime que la suspension devrait s'appliquer à compter du 18 octobre 2016.
Très populaire dans son pays féru de sports d'hiver, Johaug a remporté sept titres mondiaux, dont trois l'hiver dernier (skiathlon 2x7,5 km, 30 km classique et relais 4x5 km). Elle détient aussi trois médailles olympiques, dont une en or décrochée avec le relais aux Jeux de Vancouver en 2010.
Cette affaire de dopage est la deuxième à toucher la Fédération norvégienne de ski cette année. Fin juillet, le fondeur Martin Sundby avait été suspendu pour deux mois et privé de sa victoire dans le Tour de Ski 2015 pour usage non autorisé de ventoline. La Fédération en avait là aussi assumé la responsabilité, ayant omis de demander une autorisation pour l'usage de cet anti-asthmatique.