Ce jeudi 20 mars, une grève a été suivie par 41% des douaniers de la Direction Régionale du Léman et 60% au niveau de la Direction Interrégionale de Lyon (Rhône Alpes). A Paris, Pierre Moscovici a reçu des douaniers pour les informer... qu'ils devront continuer à faire des efforts.
De nombreux douaniers des Alpes ont fait le déplacement jusqu'à Paris à l'heure de leur journée nationale d'action. En tête du cortège, quatre douaniers masqués et en uniformes ont porté à bout de bras un cercueil. "C'est l'enterrement de la douane! Avec les suppressions d'effectifs et les fermetures de service, c'est la dégradation de nos missions de service public et de nos conditions de travail", a expliqué Luc Doumont, secrétaire fédéral de l'Unsa Finances. La manifestation, à l'appel des syndicats CFDT, CGT, FO, Solidaires et Unsa Douanes, a réuni 6.000 personnes selon les organisateurs, 2.800 selon la police.
"Escrocs, fraudeurs, profitez! La douane meurt à petit feu" ou "rien à déclarer : jouets toxiques, faux médicaments ? Bienvenue en France", pouvait-on lire sur des pancartes.
Une journée "historique"
Une délégation a été reçue par les ministres de l'Economie Pierre Moscovici et du Budget Bernard Cazeneuve. "Aucune annonce n'a été faite. Nous ne pouvons nous satisfaire de cela. Avec 30.000 emplois perdus depuis 2002, et des moyens budgétaire en baisse, ce n'est pas tenable. Nous envisageons clairement des suites à cette action", a déclaré à l'issue de la rencontre Vincent Drezet, secrétaire général du syndicat Solidaires Finances publiques.
Dans un communiqué commun, les deux ministres assurent que "les conditions de travail des agents sont un enjeu prioritaire". La "modernisation du ministère" engagée doit "permettre d'adapter les organisations aux nouveaux enjeux et à l'évolution des attentes des usagers, tout en réalisant des économies budgétaires", écrivent-ils en promettant de rencontrer les syndicats dans le délai d'un mois pour "poursuivre le dialogue".
Pour les syndicats, cette journée "historique" qui réunit à la fois les agents des douanes, des finances publiques et de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), "témoigne du contexte dramatique dans lequel se trouvent nos administrations".