Dans la nuit de vendredi à ce samedi 6 avril, une attaque attribuée au loup a décimé un troupeau de brebis. 12 d'entre elles ont été tuées, à hauteur du village de Saoû. Dans ce secteur drômois, les attaques sont régulières depuis plusieurs années.

Triste réveil pour un habitant de Saoû, dans la Drôme, ce samedi 6 avril. Alors qu'il approche son troupeau de brebis, il découvre 12 de ses bêtes tuées durant la nuit. 

 

Le loup, principal suspect 


"Les bêtes qui ont survécu étaient regroupées les unes contre les autres, traumatisées", rapporte Michel Morel, propriétaire du cheptel de 22 animaux. Habitant de Saoû, il les garde sur un champ situé au sud de la forêt adjacente à la commune. Sur place, des gardes de l'Office National de la Chasse et de la Forêt ont constaté que les morsures provenaient d'une "d'un grand canidé", ce qui devrait prochainement confirmer la piste d'une attaque de loup.

La présence du prédateur est par ailleurs avérée dans le secteur depuis plusieurs années, et des spécimens ont été vu, photographiés et filmés à plusieurs reprises, se déplaçant seuls ou en meute. Par ailleurs, les troupeaux d'élevages notamment sont régulièrement attaqués.


 

La difficile cohabitation


"Ca fait 2 ans qu'on a des attaques de loups à Saoû. On en a marre, personne ne fait rien", déplore M. Morel. Depuis plusieurs années, des attaques de loups sont en effet constatées régulièrement sur les troupeaux d'élevage de cette partie du territoire entre Drôme et Ardèche, et notamment autour de la forêt de Saoû. Le voisin de M. Morel, éleveur, a subit 2 attaques l'an dernier. Entre autres témoignages, on rapporte justement une autre attaque survenue hier, dans la commune toute proche de Bourdeaux, où 3 moutons auraient perdus la vie. Par ailleurs, le maire de Saoû lui-même, Gilles Daniel, a filmé des loups à proximité de son propre jardin à plusieurs reprises. 

"Le loup fait partie de la biodiversité, mais le laisser s'installer à ce point, ça a des effets négatifs sur la faune, sur l'économie, ou encore sur le tourisme" rappelle-t-il. M. Daniel relate d'importantes baisses d'animaux sauvages constatées dans les comptages de chevreuils, de chamois ou de sangliers chaque année, et s'inquiète des difficultés grandissantes de cohabitation entre le loup, les éleveurs, et les 25 000 randonneurs du territoire. 
 


La balle à l'état


Le loup est une espèce protégée par l'état. Dans ce cadre, la destruction illégale d'un loup sans respecter les règles de dérogation, est punie d'une peine allant jusqu'à 2 ans d'emprisonnement et 150 000 € d'amende. Néanmoins, l'état indemnise les victimes des prédations de loups, et tente d'adapter sa stratégie pour trouver un délicat équilibre. Ainsi, lorsque les services de la préfecture constatent une augmentation d'attaques de troupeaux, ils adaptent la règlementation pour permettre davantage de "prélèvements" de loups.

En 2018, sur une population estimée d'au moins 500 loups en France, l'état a autorisé l'abattage de 43 d'entre eux. Pour 2019, la préfecture de région Auvergne-Rhône-Alpes a décidé d'accroître les "prélèvements", et doit adapter sa stratégie chaque année selon l'évolution de la menace.

 
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