Un couple drômois est soupçonné d'avoir torturé un homme de 53 ans, placé sous curatelle. L'autopsie a révélé des traces de violences et sa mort serait due à une septicémie.
Combien de temps un homme placé sous curatelle a-t-il été violenté avant de mourir ? C'est la question en suspens, après le décès d'un quinquagénaire survenu dans une petite commune du nord de la Drôme.
Placement en détention provisoire
Dimanche 31 décembre, un homme et sa compagne ont été mis en examen, pour "acte de torture et de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner". La raison : un homme placé sous curatelle, qu'ils hébergeaient à leur domicile à Grand-Serre, a été retrouvé mort.
C'est le mari qui a contacté la gendarmerie le vendredi 29 décembre pour signaler le décès du quinquagénaire. " Lors de l'appel, il explique l'avoir tapé quelques jours avant", retrace Laurent de Caigny, le procureur de Valence. Le couple de quadragénaires a alors été placé en détention provisoire.
Des tirs à la carabine
L'autopsie réalisée à Grenoble a révélé des traces de coups sur le corps, mais aussi que l'homme a reçu des plombs tirés à la carabine. Selon l'autopsie, les coups n'auraient pas été mortels, mais l'absence de soins oui : il serait mort d'une septicémie.
"Il était hébergé chez eux dans des conditions qui manifestement étaient déplorables, détaille le procureur. En garde à vue, l'homme a reconnu lui avoir tiré plusieurs fois dessus à la carabine à plomb. On a aussi des éléments qui prouveraient que la femme l'a aussi violenté".
Quels liens ?
Les liens entre cet homme placé sous curatelle et le couple ne sont pas encore connus, précise le parquet. "Le couple connaissait la victime depuis deux ans et ils l'ont hébergé chez eux, mais ils ne sont pas de la même famille, explique de son côté maître Maître Ivan Flaud, l'avocat du mari. Mon client et son épouse accueillent des enfants confiés par le département."
"Mon client reconnaît avoir tiré avec la carabine à plomb sur la victime, il assume la responsabilité de son acte, mais la qualification de mise en examen "acte de torture et de barbarie" pourrait évoluer", tient à rappelé l'avocat. L'enquête est confiée à la brigade de recherche de Romans-sur-Isère.