Le président de la République a été giflé et hué lors de son déplacement dans la Drôme. Deux hommes de 28 ans ont été interpellées pour cette gifle. Plus tôt dans la matinée, quatre autres personnes ont également été interpellées lors de l'arrivée du président à Tain l'Hermitage (Drôme).
Un Drômois de 28 ans, suspecté d'avoir giflé le président Emmanuel Macron lors d'un déplacement mardi à Tain l'Hermitage (Drôme), a été interpellé avec un homme originaire du département et du même âge qui l'accompagnait, selon le parquet.
"Les deux hommes interpellés sont deux Drômois âgés de 28 ans, inconnus de la justice", précise Alex Perrin, procureur de la République à Valence. "À ce stade des gardes à vue, leurs motivations ne sont pas connues", a ajouté le magistrat, sans préciser davantage le profil des suspects.
"Une plainte doit être déposée dans les prochaines heures par le préfet", indique par ailleurs le procureur. Une enquête, menée par les gendarmes drômois, a été ouverte pour violence sans ITT sur personne dépositaire de l'autorité publique.
Le président de la République Emmanuel Macron a été giflé lors de son déplacement dans la Drôme. Dans la matinée déjà, la journée ne promettait pas d'être tranquille pour le chef de l'Etat puisqu'il a été accueilli par des huées et des sifflets à son arrivée au lycée hôtelier de Tain l'Hermitage.
Deux personnes ont été interpellées, "l'homme qui a tenté de gifler le président et un autre individu sont actuellement entendus par la brigade de gendarmerie de Tain-L'Hermitage", indique la préfecture sans donner d'autres informations concernant leur identité. "Vers 13H15, le président était remonté dans sa voiture après avoir visité un lycée et il est ressorti car des badauds l'appelaient. Il est allé à leur rencontre et c'est là que l'incident
s'est produit", a encore précisé la préfecture. Les deux hommes, des drômois de 28 ans, sont en garde à vue pour violence sur personne dépositaire de l'autorité. Ils sont inconnus de la justice selon le parquet de Valence.
#Macron se fait gifler en direct de #Tain pic.twitter.com/tsXdByo22U
— ⚜️ (@AlexpLille) June 8, 2021
Une arrivée sous les huées
Avant l'arrivée du président ce matin, une cinquantaine de personnes s'étaient rassemblées devant le lycée, dont des "gilets jaunes". Ils ont accueilli le cortège présidentiel par des sifflets, des huées et des chants. Quatre manifestants, reliés selon la préfecture de la Drôme à "l'ultragauche", ont été interpellés et placés en garde-à-vue au commissariat de Valence.
Emmanuel Macron poursuit actuellement sa visite dans la Drôme pour échanger avec des acteurs de la restauration sur le grave manque de main d'oeuvre dans le secteur après la crise du Covid et à la veille de l'ouverture des salles de restaurants.
Appel du Premier ministre à un "sursaut républicain"
Dès le début des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le Premier ministre a pris la parole pour dénoncer cette agression. "La politique ça ne peut en aucun cas être la violence, l'agression verbale, et encore moins l'agression physique. J'en appelle à un sursaut républicain, nous sommes tous concernés, il en va des fondements de notre démocratie", a déclaré Jean Castex.
Pour l'ancien président de la République François Hollande, "agresser le Président de la République c’est porter un coup insupportable et intolérable à nos institutions."
Agresser le Président de la République c’est porter un coup insupportable et intolérable à nos institutions. Face à ce geste inqualifiable, toute la Nation doit être solidaire du chef de l’Etat. J’adresse dans ces circonstances tout mon soutien à @EmmanuelMacron.
— François Hollande (@fhollande) June 8, 2021
Pour le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez, c'est un "Geste intolérable. On ne peut pas accepter que s'installent la violence et l'absence de respect dans notre pays."
Geste intolérable. On ne peut pas accepter que s'installent la violence et l'absence de respect dans notre pays.https://t.co/uCIwnPwV0P
— Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) June 8, 2021
Le député LR de l'Ain Damien Abad a également réagi. "Gifler le Président, c'est gifler la République. Intolérable, inacceptable" a-t-il twitté.
Gifler le Président, c'est gifler la République. Intolérable, inacceptable. #Tain
— Damien Abad (@damienabad) June 8, 2021
Le candidat du Rassemblement National aux élections régionales "condamne totalement la violence à l’encontre du Président quand bien même nous sommes ses premiers opposants. La violence physique n’a pas sa place, ni en politique, ni en Auvergne-Rhône-Alpes."
Je condamne totalement la violence à l’encontre du Président quand bien même nous sommes ses premiers opposants.
— Andréa Kotarac (@AndreaKotarac) June 8, 2021
La violence physique n’a pas sa place, ni en politique, ni en Auvergne-Rhone-Alpes. #Drome https://t.co/qnyE92TRBG
Le candidat LREM Bruno Bonnell est "choqué, mais surtout indigné".
Choqué mais surtout indigné
— Bruno Bonnell (@BrunoBonnellOff) June 8, 2021
Gifler le président c’est gifler la République, la Démocratie et les Français
Nous devons combattre ceux qui attisent la haine de l’Etat et des institutions et qui sèment la division de la Nation
Cet acte isolé ne représente en rien notre région.
Pour la candidate socialiste Najat Vallaud-Belkacem, "cette image du Président de la République giflé fait froid dans le dos".
Cette image du #Président de la République giflé fait froid dans le dos. De grâce ressaisissons-nous. Retrouvons le goût du respect. Des institutions comme des hommes et femmes. La dignité dans nos débats. La quête de concorde. Pensons au monde que nous laissons à nos enfants ??
— Najat Vallaud-Belkacem (@najatvb) June 8, 2021
Avant Macron, d'autres présidents ou Premiers ministres agressés
Avant Emmanuel Macron, giflé par un homme mardi lors d'un déplacement à Tain-l'Hermitage (Drôme), d'autres présidents ou Premiers ministres ont été victimes d'agressions ou d'incivilités lors de sorties publiques en France.
Quand il était ministre de l'Economie, Emmanuel Macron avait déjà été pris pour cible le 6 juin 2016 par des manifestants hostiles à la loi Travail, qui lui avaient
jeté des oeufs lors d'un déplacement à Montreuil (Seine-Saint-Denis) en lui criant "casse-toi !".
Nicolas Sarkozy
Le 30 juin 2011 à Brax (Lot-et-Garonne), un homme de 32 ans, employé municipal d'Agen, agrippe la veste du président Nicolas Sarkozy en train de saluer des habitants rassemblés derrière une barrière de sécurité. Regrettant son geste par la suite, il déclare avoir voulu dire au chef de l'Etat qu'il faut "écouter les gens qui l'ont élu". Il sera condamné à six mois de prison avec sursis.
Le 23 juin 2010, au cours d'une visite de Nicolas Sarkozy dans des quartiers sensibles de La Courneuve (Seine-Saint-Denis), un jeune homme de 21 ans lui lance : "Va te faire enculer connard, ici t'es chez moi". L'homme est blessé lors de l'interpellation et condamné à 35 heures de travaux d'intérêt général (TGI) pour outrage au chef de l'Etat et à la police.
Le 6 novembre 2007, des marins pêcheurs en colère protestent contre l'envolée des cours du gazole lors d'une visite du président Sarkozy au Guilvinec (Finistère). L'un d'eux lui lance: "Enc...!" Riposte immédiate: "C'est toi qui a dit ça ? Eh ben descends un peu le dire, descends un peu !" Un jeune pêcheur réplique : "Si je descends, je te mets un coup de boule", n'hésitant pas à sauter une barrière en direction du président avant d'être arrêté par les services de sécurité. Il ne sera pas poursuivi.
Jacques Chirac
Le 14 juillet 2002, Maxime Brunerie, 25 ans, tente d'atteindre Jacques Chirac avec un fusil 22 long rifle dissimulé dans un étui à guitare lors du défilé présidentiel sur les Champs-Elysées. Le tir est dévié par un spectateur. Brunerie est condamné en décembre 2004 à dix ans de réclusion criminelle. "Je voulais faire quelque chose d'historique", explique-t-il. Il est libéré en août 2009.
Le 4 mars 2002, le président Jacques Chirac, qui effectue son deuxième déplacement sur le thème de la sécurité durant la campagne présidentielle, est la cible de crachats à Mantes-la-Jolie (Yvelines), en pleine affaire sur les marchés publics d'Ile-de-France, tandis que fusent quelques "Chirac voleur".
Lionel Jospin
Le 17 avril 2002, venu à Rennes pour son dernier meeting de campagne présidentielle, le Premier ministre-candidat Lionel Jospin est aspergé de ketchup par deux jeunes mineurs alors qu'il remonte l'allée centrale du Parc des expositions où il doit prendre la parole devant 7.000 personnes.