Jeux de société : un jeu coopératif valentinois pour sauver les pirates d'un poulpe géant

Le confinement et la réduction des loisirs pendant toute la crise sanitaire a mis en orbite les jeux de société. Antoine Bauza, créateur de jeux, a développé son tout dernier concept sur une idée de son fils... Esteban, 6 ans.

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"Tu commences par lancer les dés pour voir comment les tentacules avancent. Rouge rien n'avance, par contre bleu, tu progresses d'une case... et tu joues l'action de ta carte"...  Antoine Bauza crée des jeux de société. Pour sa dernière création, il a travaillé avec son fils, Esteban, alors âgé de 6 ans. C'est même lui qui a trouvé l'idée de départ. "Il bricolait des histoires de pirates [...] J'ai essayé de le garder tout au long du processus pour qu'il puisse voir naître son jeu. On a dessiné le bateau ensemble, on l'a simplifié. Au début, il y avait plus de cases".

Antoine a choisi de faire un jeu coopératif, un concept qui plait aux enfants (et aussi aux adultes) qui ont parfois du mal avec la défaite. Là, toute l'équipe joue, gagne ou perd ensemble.

Pas de recette miracle pour qu'un jeu fonctionne chez les enfants : il faut une bonne histoire. Dans Kraken Attack, il s'agit de protéger un bateau pirate des attaques d'un poulpe géant. Pour y parvenir : plusieurs ingrédients. "Il faut une part de hasard grâce aux dés, de la magie conférée par le pouvoir des cartes. Mais le charme du jeu opère à condition que les règles soient accessibles à tous."

Un jeu, c'est 2 ans de travail

Une fois, le concept clairement défini, la règle simplifiée au maximum, il faut passer à la pratique. "Il faut parfois jusqu'à 100 parties test avec des joueurs avant d'aboutir à la version finale". On fait des ajustements pour que le jeu soit bon. Le tout peut prendre 2 ans.

A 42 ans, Antoine Bauza n'en est pas à son coup d'essai : déjà une trentaine de jeux - dont un best-seller, 7wonders"(1 million d'exemplaires dans le monde) - ont muri dans son esprit et il a déjà écoulé 15.000 exemplaires de sa dernière création... avec un petit coup de pouce du contexte sanitaire particulier de 2020. Pendant le confinement et l'absence des autres loisirs, les familles se sont retrouvées et se sont mises à jouer.
On note aussi que devant la très grande richesse de l'offre, un très large public s'est mis à jouer. Ce n'est plus réservé aux plus jeunes, les jeunes adultes s'y mettent. "Dans le jeu de vidéo, on est seul devant son écran. Avec les jeux de société, on est en groupe. On peut se chambrer, s'affronter. Le côté social est une des raisons du succès. [...] A l'école, le jeu est aussi utilisé comme outil d'apprentissage par les enseignants". Le réseau de distribution s'est parallèlement bien étoffé avec des conseillers, férus eux-mêmes de jeux, qui sont de véritables ambassadeurs pour les éditeurs.

 

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