Dans les Baronnies, près de Ballons, le troupeau de Claire et Yann a été attaqué début novembre. Bilan:15 brebis tuées. Ces éleveurs du sud de la Drôme e cachent pas leur inquiétude face à la présence du loup dans le secteur. Chaque matin, c'est l'appréhension: comment le troupeau a passé la nuit?
Le loup hante les nuits des éleveurs
Le jeune couple d'éleveurs est installé dans la vallée de la Méouge, dans les Baronnies Provençales, depuis trois ans. Leur rêve d'élever leurs brebis en plein air et en liberté s'est confronté à la présence récente du loup. Une présence récente mais ils ont été obligés de parquer leur troupeau dans un enclos électrifié et de le placer sous la surveillance de chiens patous. Malgré cela, l'angoisse du jeune couple face à la peur des attaques du loup est aujourd'hui devenue permanente. "C'est une peur quotidienne. On a ça à l'esprit à tout moment," confie Yann. Les attaques du prédateur ont bouleversé leur vie: "je ne pensais pas que cela pouvait affecter le moral et le travail à ce point," poursuit l'éleveur.Pour eux, comme pour de nombreux éleveurs d'ovins, le loup est devenu un problème quotidien, une angoisse et même une obsession. Un grand nombre d'éleveurs voient le futur Plan Loup d'un très mauvais oeil. Le Plan Loup 2018-2023 est en cours d'élaboration, et sera examiné le 23 novembre par le Conseil National de Protection de la Nature, avant une entrée en vigueur prévue le 1er janvier 2018. Les éleveurs ont récemment protesté contre ce plan. Mais ils ont le sentiment de ne pris en considération par l'Etat.
A Ballons, ce week-end, une manifestation pour soutenir les éleveurs recemment attaqués a mobilisé éleveurs et habitants de la vallée. D'autres actions ont eu lieu ces dernières semaines dans la région.
En France, la population de "canis lupus" - espèce protégée en Europe - augmente et est désormais estimée à environ 360 individus. Pour les éleveurs, la multiplication des loups menace désormais l'élevage traditionnel où les brebis pâturent à l'extérieur. Il est selon eux, impossible de surveiller en permanence des troupeaux de plusieurs centaines de bêtes dispersés sur des dizaines d'hectares.
Le reportage
Le Plan Loup 2018-2023 doit être examiné le 23 novembre par le Conseil national de protection de la nature, avant son entrée en vigueur début 2018. Les éleveurs d'ovins ont récemment protesté contre ce plan. Pour eux, le loup est devenu une angoisse quotidienne. Exemple dans le sud de la Drôme, à Ballons, dans les Baronnies, où le loup hante les nuits des bergers. Intervenants : Yann Rudant (éleveur) / Claire Lapie (éleveuse) / Sylvain Rigeade (éleveur) - 22/11/17
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