L'ASN impose l'arrêt immédiat de la centrale nucléaire du Tricastin

L’ASN a imposé ce jeudi à EDF la mise à l’arrêt provisoire des quatre réacteurs de la centrale nucléaire du Tricastin, après avoir constaté un risque "significatif pour la sûreté".

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L’ASN a imposé à EDF "la mise à l’arrêt provisoire des quatre réacteurs de la centrale nucléaire du Tricastin dans les délais les plus courts.", après qu'EDF a déclaré à l’ASN un événement significatif pour la sûreté relatif à un risque de rupture d’une partie de la digue du canal de Donzère-Mondragon pour les séismes les plus importants étudiés dans la démonstration de sûreté nucléaire.

"L’inondation en résultant pourrait conduire à un accident de fusion du combustible nucléaire des quatre réacteurs de la centrale nucléaire du Tricastin et rendrait particulièrement difficile la mise en œuvre des moyens de gestion d’urgence internes et externes.", rapporte l'Autorité de Sûreté Nucléaire. L’ASN a auditionné EDF mardi 26 septembre, pour obtenir des précisions sur la situation, mais elle considère que les éléments ne permettent pas d’écarter le risque à court terme.

Une décision "injustifiée" pour EDF

Dans un communiqué de presse, EDF affirme qu'elle "est convaincue que la sûreté des installations est garantie et considère que l’arrêt des réacteurs est injustifié." Mais elle "mettra en œuvre la décision de l'ASN". Elle ajoute : "sans attendre ces travaux de renforcement, une protection complémentaire au muret de protection périphérique existant est en cours d’installation et sera opérationnelle sous quelques jours. Ce dispositif permet de garantir qu’il n’y aurait pas d’arrivée d’eau au niveau des réacteurs en cas de Séisme Majoré de Sécurité pendant la période des travaux."

Nos installations sont sûres


Selon Franck Lelong, secrétaire adjoint de la CGT Tricastin, cette décision de l'ASN est "une surprise", alors qu'EDF a procédé, depuis mercredi, à un renforcement et un rehaussement des murs de protection, qu'il estime suffisant pour faire face à une éventuelle rupture de la digue. "Nos installations sont sûres", assure-t-il.

D'autres installations menacées

A noter que le site du Tricastin abrite également des usines de conversion et d’enrichissement de l’uranium, et des installations classées secrètes, exploitées par l'entreprise Areva. Toutes ces installations sont également susceptibles d'être impactées par une inondation en cas de rupture de la digue. EDF devra procéder, avant le redémarrage des réacteurs, "aux renforcements nécessaires pour assurer la résistance de la digue au séisme maximal retenu dans la démonstration de sûreté nucléaire." Selon EDF, l'arrêt des quatre réacteurs devra probablement s'échelonner sur deux à trois jours.



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