Le collectif de défense de l’hôpital de Die (Drôme) avait saisi en référé le tribunal administratif de Grenoble contre la décision de l'Agence régionale de santé (ARS), qui avait décidé de la fermeture de cette maternité. L'ARS avait invoqué "de graves problèmes de sécurité".
La plus petite maternité de France fermera ses portes le 31 décembre. Le tribunal administratif de Grenoble a rejeté, ce jeudi, le recours formulé par le collectif de défense de l’hôpital de Die contre la décision de l’Agence régionale de santé (ARS). L'association devra également verser 1.000 euros à l’ARS.
"C’est une déception, bien sûr. Cela veut dire que l’administration peut fermer des services sans que les citoyens aient leur mot à dire", a déclaré à l'AFP le président du collectif, Philippe Leeuwenberg. Un rassemblement doit se tenir à 17h00, ce jeudi, devant la sous-préfecture. "On y annoncera la décision du tribunal et on va réfléchir à un éventuel appel", a-t-il ajouté.
En 2016, la maternité de l’hôpital de Die a assuré 117 accouchements et seulement 97 depuis janvier 2017, selon l’ARS, qui invoque de "graves problèmes de sécurité" depuis plusieurs années dans l’établissement.
Les accouchements se feront à Valence
A tel point, indique-t-on, que les parturientes devaient signer un "consentement éclairé" attestant être informées de ce que "les conditions techniques d’accouchement [n’y étaient] pas entièrement respectées". En cause, notamment, la "difficulté à recruter des médecins de façon pérenne".Dès 2006, le conseil national de la chirurgie préconisait "pour des raisons de sécurité, l’arrêt des activités obstétricales et chirurgicales" au centre hospitalier de Die.
Et en 2015, la Cour des comptes avait rendu un rapport public préconisant la fermeture "inévitable" et "nécessaire" des 13 petites maternités de France réalisant moins de 300 accouchements par an.
A partir du 1er janvier, la maternité de Die sera transformée en centre périnatal et les accouchements seront réalisés à Valence, à plus d’une heure de route, ou à Gap (Hautes-Alpes), à une heure et demie en voiture.
En contrepartie, l’État s’est engagé à débloquer 12 millions d’euros pour la construction à Die d’un nouvel hôpital intégrant les urgences, ainsi que l’installation d’un scanner courant 2018.