Dans la Drôme, à Crest, le marché prometteur des dérivés du cannabis non psychotrope

Du chanvre vendu en divers produits : gâteaux, huiles... Le CBD naturel, dit cannabis de bien-être, est proposé sur le marché de Crest en toute légalité. Malgré un détail : les producteurs aimeraient bénéficier des mêmes régles que d'autres pays européens.

Dans son dernier numéro, le mensuel "60 millions de consommateurs" consacre une enquête sur les produits dérivés du canabis : les cannabidiols. Leur culture et commercialisation sont autorisées en France au nom du droit européen mais il demeure des failles juridiques. Dans la Drôme, des producteurs de chanvre se sont engouffrés dans ce marché, mais souhaitent que la législation soit plus claire pour écouler leur production en toute légalité.

Au marché de Crest, le stand de Nathalie Pagé ne passe pas inaperçu. Sur son étale, du chanvre décliné en une dizaine de produits : fleur, tisanes ou encore huiles de massage... et des clients adeptes du CBD : un cannabis riche en cannabidiol : " Moi, ce que je viens d'acheter, c'est des petits gateaux. Ce que cela m'apporte, c'est une sorte de décontraction. ne détente, tout simplement. Et ça m'a permis de supprimer certaines addictions que j'avais auparavant." explique l'un d'eux. Une femme explique utiliser de l'huile de chanvre pour soigner les effets d'une fibriomyalgie pour tenter de calmer les douleurs. 

Un commerce légal et renforcé par un arrêt de la cour de justice européenne en novembre dernier. Sans effets nocifs avérés et au nom de la libre circulation des biens, la France ne peut interdire la vente de CBD naturel, une substance aux vertues relaxantes et non adictives soumise à une réglementation stricte.

"La loi interdit le cannabis. Elle considère que le THC est un psychotrope. La plante de chanvre en contient très peu, en dessous de 0,7%, donc c'est vraiment faible" explique Nathalie Pagé, fondatrice de la Ferme du Faucon." Pour le CBD il n'y a pas de limite. On peut avoir 5, 10 ou 20% de CBD, mais actuellement, les variétés françaises sont rares." précise-t-elle.

Dans la ferme familiale de Bouvières (Drôme), Marius, 21 ans, n'est pas peu fier de sa dernière production. "C'est la récolte de 2020. C'est la première année où on en a fait autant. Plus de 1700 plants" raconte-t-il. Mais le jeune producteur nage en plein flou juridique. Nos voisins européens sont autorisés à cultiver les fleurs et feuilles de chanvre, mais pas encore en France. Ici, on espère une évolution des lois pour valoriser une filière locale et un assouplissement sur les variétés disponibles.

"Il faudrait qu'on ait des variétés à fleurs plus intéressantes. Pour l'instant, le catalogue des fleurs françaises ne propose qu'une seule variété destinée à produire le CDB, avec un taux d'environ 4%. Chez nos voisins européens, on trouve des fleurs à 9%. Ce serait bien qu'on les ait aussi, pour ne pas être désavantagés sur le marché. Ca serait intéressant." commente Marius Merveille, chanvrier à la Ferme du Faucon.

Une mission d'information parlementaire doit rendre ses conclusions mi-février autour du canabis du bien-être (ou CBD), un enjeu économique de taille : le secteur du canabidiol représenterait un marché de près d'un milliard d'euros.

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