Violences urbaines à Valence, Drôme : renforts de police et enquête de l'IGPN

Les locaux de Valence Romans Agglo ont été incendiés dans la nuit du 28 au 29 mai. La vidéo d'une arrestation policière postée sur les réseaux sociaux serait l'élément déclencheur de ces actes de vandalisme. Le procureur de la République a saisi l'IGPN, Inspection Générale de la Police Nationale.

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Des renforts de police et de gendarmerie, en provenance de Montélimar et de Lyon, sont envoyés à Valence pour le dernier week-end du mois de mai 2020. "Des gendarmes mobiles dès vendredi et, entre 60 et 70 CRS attendus samedi" indique l'AFP après les violences urbaines perpétrées dans la nuit du 28 au 29 mai dans le quartier Fontbarlettes, à Valence.

Le procureur de la République, Alex Perrin, a par ailleurs saisi l'IGPN, "la Police des polices", "de façon à vérifier véritablement les conditions dans lesquelles l'interpellation a été effectuée". Une interpellation menée la nuit précédente, filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, qui aurait ensuite engendré les violences.
 

Retour sur les faits


Tout commence jeudi 28 mai vers 19h30 par des conteneurs incendiés . Des poubelles servent de barricades devant les premiers policiers arrivés sur place. Le chassé-croisé va durer toute la soirée. Puis vers 1h30 du matin, un groupe d’individus parvient à s'introduire dans le bâtiment Jacques Brel qui abrite les services de l’Agglomération de Valence-Romans. Un projectile est lancé dans les locaux. Deux salles de réunion et de formation du rez-de-chaussée prennent feu.

L’intervention rapide des pompiers permet de neutraliser rapidement l’incendie et de limiter les dégâts à ces deux salles.
Les policiers reçoivent les renforts du Peloton de Surveillance et d’Intervention de la Gendarmerie (PSIG). Le quartier est quadrillé. Des CRS y seront déployés durant le long week-end à venir.

Ce vendredi 29 mai, les services de la police technique et scientifique relevaient les éléments nécessaires à l’enquête confiée à la Sûreté Départementale. Les enregistrements de vidéosurveillance seront exploités pour déterminer l’enchaînement des faits et tenter d’identifier les responsables de l’incendie.
 

Une vidéo au coeur de la polémique


L’hypothèse circule. Selon la Direction Départementale de la Sécurité Publique, la vidéo (ci-dessus) tournée dans la nuit du 27 au 28 mai montre la fin d’une interpellation d’un individu suspecté d’avoir percuté un véhicule de pompier avec une voiture volée. L’homme se serait violemment rebellé contre les policiers. Les images ont été reprises sur le site de Camélia Jordana. La chanteuse et actrice avait déjà créé la polémique avec ses propos sur la police sur le plateau de ONPC sur France 2 la semaine précédente.

Pour Alex Perrin, procureur de la République de Valence, le lien entre la vidéo et les violences n’est pas avéré. Il envisage toutefois une possible saisine de l’Inspection Générale de la Police Nationale pour déterminer les circonstances de l’interpellation et vérifier sa conformité aux règles.
 

Des réactions indignées

Le Préfet de la Drôme, Hughes Moutouh, condamne «de la façon la plus ferme cet acte criminel aussi scandaleux qu’injustifiable .
Nicolas Daragon, président de l’Agglo Valence-Romans, réclame «une réponse judiciaire ferme». Son communiqué précise également que «l’expulsion des logements sociaux (s’ils en sont occupants) et la suppression de toute aide municipale (si les auteurs ou leurs familles en sont bénéficiaires) sont autant de moyens que nous systématisons dans ce type de cas»

Environ 400 agents de la Ville et de l’Agglomération travaillent dans le bâtiment endommagé. Celui-ci restera fermé le temps des réparations. Le personnel reprendra le travail dans le courant de la semaine prochaine.


 
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