REACTIONS.Le républicain populiste Donald Trump a remporté l'élection présidentielle américaine, un séisme politique qui plonge les Etats-Unis et le monde dans une incertitude vertigineuse. A Grenoble, la grande majorité de la communauté américaine est sous le choc.
"Je m'engage à être le président de tous les Américains", a déclaré l'homme d'affaires de 70 ans, à l'issue d'une campagne extrêmement agressive. "L'heure est venue pour l'Amérique de panser les plaies de la division", a-t-il ajouté dans un discours de victoire au ton conciliant.
Les marchés avaient dévissé avant même l'annonce de sa victoire, scellée mercredi à l'issue d'une soirée électorale déjouant tous les sondages. Huit ans après l'élection de Barack Obama, premier président noir qui avait suscité une immense vague d'espoir, Donald Trump, taxé de sexisme et de xénophobie par ses adversaires, l'a emporté sur la démocrate Hillary Clinton qui espérait devenir la première femme présidente de l'histoire.
Ce milliardaire imprévisible, que personne n'avait vu venir, avait annoncé lundi un "Brexit puissance trois", référence au vote surprise des Britanniques pour sortir de l'Union européenne. Il a durant toute sa campagne galvanisé un électorat blanc modeste se sentant laissé-pour-compte face à la mondialisation et aux changements démographiques, auquel il décrivait un avenir sombre pour les Etats-Unis.
Sa victoire choc est une gifle pour le président Obama qui avait joué de tout son charisme pour pousser la candidature de son ancienne secrétaire d'Etat. Elle intervient à l'issue de 18 mois d'une campagne électorale qui a profondément divisé les Etats-Unis et stupéfié le monde par ses outrances et sa violence.
Jamais je ne prononcerai ensemble les mots Trump et Président"
C'est quasiment avec des sanglots dans la voix que Gretchen Pascalis, présidente des Démocrates de Rhône-Alpes Auvergne a réagi à l'élection de Trump à la Maison Blanche ; La jeune femme femme n'a guère dormi de la nuit, suspendue heure par heure aux résultats. "terrifiée ce matin par l'issue de l'élection", elle évoque "la tendance aux Etats-Unis des anti-etablishment de Washington" évoque " sa peur et son dégoût du message que l'on envoie au monde mais aussi à nos enfants (...) cela veut dire que l'on peut être raciste, ne pas se maîtriser, dire n'importe quoi et être élu. Jamais je ne pourrai asssocier les deux mots, Président et Trump".
Extrait du 12/13
Ce n'est pas mon pays, j'ai honte"
Sous le choc aussi la plupart des jeunes américains. La nationalité américaine est la 4ème nationalité représentée à l'Ecole de Magement de Grenoble qui compte 143 étudiants et 10 professeurs américains. "Ce n'est pas mon pays , ce ne sont pas mes valeurs, mon pays c'est la diversité, la fraternité, l'égalité, j'ai honte" se désole Gezmann, native de Virginie; Pedro, américano-mexicain ne "comprend pas comment la majorité du pays peut être aussi radicale en matière d'immigration et d'économie, je ne sais pas comment ça peut finir".
Ted Gleason, Professeur du Colorado, veut "garder espoir. Il faut bien l'admettre, c'est le jeu de la démocratie. Il faut se dire qu'on va lutter, dans l'opposition".
Reportage de Françoise Guais & Franck Ceroni