Comment et pourquoi l'élevage du Perrat à Chaleins a -t-il pu poursuivre son activité malgé des audits et des avertissements répétés des autorités sanitaires ? La video de l'association lyonnaise L 214 a fini par déclencher une enquête immédiate en prenant à partie l'opinion publique
Tournées en avril dans le Gaec du Perrat à Chaleins, dans ce département plus connu pour sa production des poulets de Bresse, la vidéo de l'association lyonnaise L214 montre des poules déplumées, une prolifération de poux, d'asticots , des cadavres de volailles en état de décomposition avancée gisant dans des cages, des accumulations de fiente. On ne peut pas faire plus explicite et il est curieux qu'il faille attendre une vidéo aussi confondante pour alerter les services sanitaires.
"La situation perdure, il y a eu des arrêtés préfectoraux mais ça ne va pas plus loin. Donc on porte plainte pour maltraitance sur animaux, on demande au préfet la fermeture, aux enseignes qui vendent leurs oeufs d'arrêter et aux consommateurs de réfléchir à leur consommation", explique Brigitte Gothière, cofondatrice de l'association qui s'en prend plus largement aux élevages de poules en batterie.
"La situation perdure, il y a eu des arrêtés préfectoraux mais ça ne va pas plus loin. Donc on porte plainte pour maltraitance sur animaux, on demande au préfet la fermeture, aux enseignes qui vendent leurs oeufs d'arrêter et aux consommateurs de réfléchir à leur consommation", explique Brigitte Gothière, cofondatrice de l'association qui s'en prend plus largement aux élevages de poules en batterie.
Un élevage sous surveillance
La préfecture de l'Ain a déjà pris plusieurs arrêtés visant ce Gaec. Dans l'un d'eux, daté du 6 janvier, elle indiquait qu'une inspection en août 2015 avait constaté "la présence importante de mouches dans le hangar +poulettes+ et de larves dans le hangar +pondeuses+" et avait relevé des "accumulations de fiente". L'élevage a notamment été mis en demeure sur l'aspect sanitaire et son activité avait été brièvement suspendue fin mars.
"On s'explique mal comment les services vétérinaires de l'Ain n'ont pas pu voir ces dysfonctionnements", s'interroge Philippe Bazin, président d'une association de riverains sur la commune voisine de Fareins. "On a des centaines, des milliers de mouches dans nos habitations", ajoute-t-il en affirmant avoir alerté à plusieurs reprises les pouvoirs publics.
La direction du Gaec n'a pas pu être jointe par l'AFP malgré plusieurs tentatives mais selon des propos de Dominic Raphoz, co-gérant, rapportés par Le Monde, "certains travaux avaient pris du retard" dans l'exploitation. "On travaille avec du vivant.On n'est donc pas à l'abri de nuisances même si on fait tout pour les réduire, a-t-il ajouté. Cela arrive dans tous les autres élevages du pays"
La direction du Gaec n'a pas pu être jointe par l'AFP malgré plusieurs tentatives mais selon des propos de Dominic Raphoz, co-gérant, rapportés par Le Monde, "certains travaux avaient pris du retard" dans l'exploitation. "On travaille avec du vivant.On n'est donc pas à l'abri de nuisances même si on fait tout pour les réduire, a-t-il ajouté. Cela arrive dans tous les autres élevages du pays"
"Matines" suspend son fournisseur
Face à l'émoi suscité, le leader français de l'oeuf, Matines (propriété du groupe Avril que co-dirige Xavier Beulin, président de la FNSEA), a annoncé qu'il cessait de s'approvisionner dans cet élevage de 200.000 poules pondeuses et 150.000 poulettes et promis de retirer "en magasin des oeufs déjà commercialisés".
Précisément.Le magazine "Le Point" explique que Xavier Beulin a tenu une réunion de crise chez Matines mercredi ."Le président du conseil d'administration d'Avril ne s'est pas exprimé sur l'affaire, mais ne tient pas à déclencher de nouvelles critiques. Premier céréalier à la tête du syndicat, il doit défendre les intérêts d'éleveurs qui se plaignent régulièrement des prix trop hauts pratiqués par les fournisseurs de fourrage. Or, ces marges enrichissent Xavier Beulin via la société Sanders, une autre filiale d'Avril et l'un des leaders français de la nutrition animale."
Quoi qu'il en soit , une enquête administrative a été diligentée dans l'urgence mercredi comme si la vidéo de L214 révélait des faits nouveaux. Laurent Bazin, directeur départemental de la protection des populations (DDPP), s'est rendu sur le site et a remis un rapport "pour transmission" aux deux ministères, a indiqué la préfecture dans l'après-midi, précisant que ce document faisait suite à une inspection effectuée dès le 18 mai.
Le reportage de Béatrice Tardy et de Benjamin Metral :
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reportage de B.Tardy / B.Metral - 25/5/16
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©France 3 RA