Des élus locaux prennent les armes pour dénoncer le futur Plan Loup

C'est une campagne choc menée par l'Union pour la Sauvegarde des Activités Pastorales et Rurales. Plusieurs photos de maires d'Auvergne-Rhône-Alpes, posant fusil à la main, illustrent un appel à revoir le futur Plan Loup. Ils demandent plus de possibilités pour tirer afin de protéger les troupeaux.

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Dans leur viseur : deux mesures annoncées du nouveau Plan Loup 2018-2023, en cours d'élaboration. Au coeur de la polémique, il y a d'un côté la protection des troupeaux, et de l'autre l'indemnisation des éleveurs en cas d'attaque.
Parmi ces nouvelles règles qui devraient intégrer le nouveau Plan Loup : à partir du 1er janvier prochain, un éleveur qui n'aura pas protégé son troupeau avec des chiens ou une clotûre, ne sera pas indemnisé en cas d'attaque. Quant au meilleur moyen de faire fuir le loup, il pourrait être désormais préconisé de passer par de simples tirs d'effarouchement.
De quoi faire réagir les éleveurs et les élus locaux : ils sont de la Drôme, de la Maurienne, des Alpes du Sud, d’Isère, mais aussi de Lozère et de Meurthe-et-Moselle. Quinze maires ont pris la pose, en écharpe tricolore et fusil à la main, pour illustrer le mécontentement.

Des mesures inacceptables pour les éleveurs et les élus

Réunie ce lundi 6 novembre dans le Rhône, l'Union pour la Sauvergarde des Pratiques Pastorales et Rurales lance un message fort auquel se joignent six organisations syndicales et de défense de l'agriculture.
Dans cette déclaration commune, les professionnels posent un constat alarmant : le nombre de victimes du loup a atteint les 10.000 bêtes en 2016. Le prédateur attaque de plus en plus souvent, de jour et, au plus près des habitations. En clair : le loup n'a plus peur de l'homme.
Pour l'USAPR, il y a urgence à revoir le futur Plan Loup et quelques incohérences des politiques publiques. "Objectif : défendre les troupeaux, enrayer la prédation sur l’élevage avec des moyens appropriés, maintenir le pastoralisme, les activités économiques, le multi-usage des territoires ruraux."

Pour les maires des communes concernées, et pour les bergers et éleveurs, il faut avant tout refaire peur au loup avec plus de tirs autorisés.
"Tout  éleveur,  sur  le  territoire  national, doit pouvoir se défendre, et être aidé pour cela. Les tirs de défense doivent être considérés comme partie  intégrante des mesures de protection. Nous demandons que chaque troupeau menacé puisse être défendu, par des tirs de défense, y compris au sein des Parcs Nationaux, mais  aussi  par  des  tirs  de  prélèvement  partout  où  ils  seront  nécessaires, sans exclure des groupes entiers de loups."

L'ensemble des organisations signataires de cette déclaration dénonce également le désir de conditionner l'indemnisation des attaques à la mise en place de mesures de protection de troupeaux.
Et en guise de conclusion, cette menace : "nous ne pourrions comprendre que nos demandes ne soient pas considérées, ce serait prendre le risque d’encourager des pratiques illégales".

Une campagne qui fait d'ores et déjà réagir sur les réseaux sociaux. Certains applaudissent :

D'autres, notamment les militants de la protection animale, jugent cet appel au braconnage, appuyé par des élus, tout bonnement scandaleux.

Le Plan Loup 2018-2023 est en cours d'élaboration, et sera examiné  le 23 novembre prochain par le Conseil national de la protection de la nature, avant son entrée en vigueur le 1er janvier.

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