En Savoie et Haute-Savoie, le Chéran est candidat au label "rivières sauvages"

Les rivières de France ne sont plus sauvages, excepté 1% d'entre elles. Pour les protéger, un label, celui des "rivières sauvages". Le Chéran pourrait être le deuxième cours d'eau de l'hexagone à en profiter.

Le Chéran parcourt les deux Savoie sur 54 km et a la particularité de n'avoir subit aucune intervention de l'homme. Un fait rarissime lorsqu'on sait qu'en France, seulement 1% des cours d'eau sont considérés comme proche d'un état naturel. Sa configuration en canyon en rend l'accès difficile et l'a préservé des barrages et autres dommages causés par l'homme.

Pour que de tels trésors de biodiversité perdurent, un label a été créé en avril dernier par le Fond pour la préservation des rivières sauvages, le label «Rivières sauvages». Il permet de distinguer ces rivières proches de l'état naturel et de les préserver au mieux grâce aux moyens dont dispose le Fond. Des moyens financiers, mais aussi techniques et scientifiques.

Les critères d'attribution:

"La palette de critères est vraiment très large, explique Pascal Grillet, animateur du bassin versant. Par exemple, il y a la qualité de l'eau, du milieu, de la morphologie du cours d'eau c'est-à-dire s'il a subit ou non l'impact de l'homme mais aussi les activités situées dans l'environnement proche, s'il y a de l'agriculture intensive par exemple" La faune est également scrutée à la loupe. Dans les eaux du Chéran, on peut ainsi trouver des truites sauvages très sensibles à la pollution. Un très bon indicateur de la qualité de l'eau.

Pour l'instant, en France, seul un cours d'eau a été officiellement labellisé, il s'agit de la Valserine, dans l'Ain, une rivière de 48 km. Si le Chéran rejoint le clan "rivières sauvages", il pourrait permettre de développer le tourisme vert, profitable aux 35 communes qu'il traverse, comme l'explique Alain Collinet, l'adjoint au maire de Gruffy: "C'est un atout pour notre territoire, la reconnaissance d'une qualité de vie et des efforts faits par les acteurs locaux pour la maintenir et en faire profiter aux touristes."

La candidature du Chéran au label "rivières sauvages" sera déposé au ministère du Développement durable à l'automne.

Reportage de Jérôme Ducrot et Frédéric Pasquette: