Moins de vaches, beaucoup de chevaux et pas mal d'ânes. C'est la ménagerie qui a attiré les visiteurs, ce vendredi 12 septembre, à la foire de Beaucroissant. L'âne, justement, a fait l'objet de pas mal d'attention. Retour en grâce d'une bête oubliée.
"Ninon, Ninon. On va l'appeler comme ça", Danielle vient de faire l'acquisition d'une ânesse et de sa petite progéniture. Cette habitante de Quaix-en-Chartreuse promet de l'amour, de l'herbe et du pain à ses nouveaux compagnons. "C'est doux comme animal, vous ne savez pas à quel point", ajoute Danielle, "les enfants les adorent." On sait que mère et fille seront "chargées" de l'entretien d'un champ, avec des moutons.
L'âne transformé en tondeuse de compagnie. Quel destin étonnant pour un animal qu'on a tué au travail pendant des siècles. Le porteur robuste avait aussi la réputation d'être têtu, aujourd'hui on vante sa douceur et son intelligence. "C'est lui le meilleur ami de l'homme", sourit une passante.
Alain Puthod a, lui, été emballé par le baudet du Poitou. Ce Haut-Savoyard a découvert l'espèce lors de vacances sur l'île de Ré. Depuis, séduit par ce look d'âne mal coiffé, il en élève du côté de La Balme-de-Sillingy. Une quinzaine de têtes composent désormais le troupeau.
Sur la foire, le représentant de l'espèce s'est fait plaindre. "Le pauvre, il doit avoir chaud. Et puis, ça doit tirer tout ces poils emmêlés." L'éleveur passionné se marre en observant la scène: "ici, les gens n'ont pas l'habitude. Ses longs poils épais s'emmêlent naturellement en poussant. Ils le protègent aussi bien du chaud l'été que du froid l'hiver."
Mais ce qui a intéressé Alain, c'est le côté bon étalon du baudet. Croisé avec une jument, il offre des mules réputées. D'ailleurs, au concours des races mulassières de Dampierre-sur-Boutonne, Alain a fait des merveilles. Mais comme chacun sait, nul n'est prophète en son pays...