Où en est l'enquête après l'attentat à Saint-Quentin-Fallavier?

Yassin Salhi a avoué l'assassinat de son patron, Hervé Cornara, 54 ans. Il évoque des griefs avec lui et une vie de famille compliquée mais les enquêteurs regardent toujours vers le milieu djihadiste. 

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L'exploitation du téléphone portable de Yassin Salhi a permis d'établir que le selfie pris avec la tête de son patron décapité a été envoyé vers un numéro canadien, par l'application de messagerie instantanée WhatsApp. Mais les enquêteurs restent convaincus que le destinataire est en fait dans les zones de djihad irako-syriennes et pensent avoir identifié un djihadiste français présent dans les zones de combats et qui est répertorié parmi les 473 djihadistes français actuellement sur place. Originaire de Vesoul, cet homme, prénommé Sébastien-Younès, est parti en novembre 2014 en Syrie, rejoignant le secteur de Raqa, où il combattrait dans les rangs de l'organisation État islamique (EI).

Aucune source n'a fait état d'éléments montrant que Yassin Salhi se serait lui-même rendu en Syrie, bien qu'il ait été repéré depuis le milieu des années 2000 par les services de renseignement comme s'étant radicalisé dans sa ville natale de Pontarlier (Doubs).

Le suspect, 35 ans, a été conduit dans l'après-midi du dimanche 28 juin, pendant une heure, à son domicile de Saint-Priest (Rhône), notamment pour récupérer son passeport. Entouré de policiers cagoulés et armés, il était revêtu d'un gilet pare-balles, la tête couverte d'un tissu blanc. Son épouse et sa soeur, qui avaient été placées en garde à vue, ont elles été relâchées dimanche.

Il passe aux aveux

Yassin Salhi a avoué l'assassinat de son patron, Hervé Cornara. Les premiers résultats de l'autopsie de l'homme décapité n'ont pas permis de déterminer les causes exactes de la mort, et notamment s'il était décédé au moment de la décapitation. Des examens complémentaires sont en cours.

La tête avait été retrouvée accrochée à un grillage d'enceinte de l'usine Air Products de Saint-Quentin-Fallavier, entourée de drapeaux où était écrite la profession de foi islamique rappelant les mises en scène macabres de l'organisation État islamique.

Le suspect a expliqué aux enquêteurs avoir tué son patron sur un parking en se rendant sur les lieux de l'attentat.

Deux jours plus tôt, Yassin Salhi avait eu un différend d'ordre professionnel avec sa victime. Le ton était monté entre les deux hommes, quand l'employé avait fait tomber une palette de matériel informatique.

Montée en puissance de sa radicalisation

Fiché de 2006 à 2008 par les services de renseignement pour radicalisation, Yassin Salhi, originaire du Doubs et fraîchement arrivé à Saint-Priest, avait de nouveau été repéré entre 2011 et 2014 pour ses liens avec la mouvance salafiste lyonnaise.

Il s'était radicalisé à Pontarlier au début des années 2000 au contact d'un homme soupçonné d'avoir préparé des attentats en Indonésie avec des militants d'Al-Qaïda.
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