Le 20 octobre était jour de foire à Fay-sur-Lignon, en Haute-Loire. Malgré une baisse de sa fréquentation, cette foire millénaire a présenté plus de 200 chevaux lourds et de selle proposés à la vente. Les bêtes valent un peu plus cher qu'à l'accoutumée.
Dans le foirail installé devant la mairie de Fay-sur-Lignon, les rangs sont plus clairsemés qu’à l’accoutumée. Mais la foire de Fay n'a rien perdu de sa réputation. Ici, c’est le fief du Comtois, un pays où le cheval de trait a toujours compté.
« Ici c’est une terre de cheval, bien sûr. Cela remonte au XXe siècle, et même à 1876 ! » raconte le maire de la commune, Christian Chorliet.
Vêtus de manteaux et bonnets, les visiteurs ont bravé la température (3°C) et le petit vent aigre du plateau pour l'ambiance de la foire et faire des photos. Ils y admirent les chevaux, les ânes, mais aussi un lama, perdu au milieu des équidés.
Faire des affaires
Mais d'autres sont là pour les affaires : acheter des juments ou des poulains, c’est le rôle premier de la foire. Les poulains se négocient, discrètement, entre 600 et 800 euros cette année. Soit sensiblement plus cher que les autres années.André Chevalier, du syndicat des chevaux lourds de Haute-Loire, expose la situation : « les cours montent, parce qu’il doit y avoir à la fois moins d’éleveurs, moins de poulains, alors que la demande est plus forte. » Il explique cette augmentation des prix aussi « par rapport aux cours du broutard qui ont beaucoup chuté : c’est ce qui fait repartir un peu le poulain. »
Patrice Ceyte, négociant ardéchois, est du même avis : « Il y a eu tellement d'abandons dans le cheval… Les gens se sont lassés, les poulains ne se vendaient plus. Ils ont vendu les mères reproductrices et aujourd’hui il la génération qui arrive manque à l’appel pour que le cheptel augmente »
Faire perdurer le cheval d'Auvergne
Pour certaines bêtes, la foire représente un dernier tour de scène avant l’abattoir. Mais toutes ne finiront heureusement pas à la casserole, ou dans une boucherie chevaline en Italie. L'association Cheval Auvergne est venue repérer des juments à la foire, afin de relancer la souche d'origine, le fameux cheval de Fay.« Ici, on va regarder si l’on trouve principalement des juments, signale Cyril Bory, président du stuf book de l’association. Par exemple, ici, vous avez une jument - qui n’est pas une jument Auvergne - mais qui correspond à certains critères. Il serait intéressant de la croiser avec un étalon Auvergne pour voir ce que donne la descendance »
Si le comtois a pris le dessus, l'auvergnat « rustique, docile et polyvalent » n'a pas dit son dernier mot : avec 600 individus, la race se développe. Les amateurs auvergnats de chevaux se réuniront à nouveau le 27 octobre, pour la grande foire d'automne de Maurs, dans le Cantal.