Chargé par le Premier ministre de se prononcer sur la filière sang, le député de l'Isère Olivier Véran a rendu ses conclusions. "Il n'y a pas de pilote dans l'avion" a-t-il expliqué . Le député préconise également la fin de l'éviction des homosexuels du don du sang.
La filière du sang souffre d'un manque de pilotage et doit être revue autour d'un Haut Conseil de la filière du sang (HCFS); c'est ce que révèle un rapport remis mardi à la ministre de la Santé, qui recommande également de mettre fin à l'éviction des homosexuels du don du sang.
"Nous avons fait le constat qu'il n'y avait pas de pilote dans l'avion, pas de vision d'ensemble", explique Olivier Véran, le député PS de l'Isère chargé par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault de se prononcer sur la filière du sang.
Réorganisée en 1993 après l'affaire du sang contaminé, la filière actuelle repose sur quatre acteurs principaux qui ne communiquent pas toujours bien entre eux, alors même qu'elle doit faire face à de "nouveaux enjeux" et notamment assurer sa compétitivité tant au niveau national qu'international.
Pour y remédier, le député qui est aussi neurologue au CHU de Grenoble préconise une "mise à jour de l'organisation actuelle qui tienne compte des expériences acquises".
Il propose notamment le rassemblement de "toutes les parties prenantes" au sein d'un Haut Conseil de la filière du sang (HCFS) qui serait appelé à se prononcer sur les grandes orientations, mais également sur des questions comme l'éviction de certaines catégories de personnes, comme les homosexuels, du don du sang.
Les homosexuels et les transfusés pourront, à nouveau, donner leur sang
Plutôt que de se focaliser sur "l'orientation sexuelle" du donneur, le rapport suggère de faire évoluer le questionnaire appliqué aux donneurs "vers le niveau de risque individuel du donneur".
En décembre, la ministre Marisol Touraine avait estimé que les conditions n'étaient pas réunies pour cesser d'exclure les homosexuels du don du sang.
Le député recommande également de revoir la question de l'éviction à vie des personnes transfusées qui n'a plus de raison d'être, compte tenu des données scientifiques existantes.
Parmi les sujets de préoccupation du rapport figure en bonne place le problème de la compétitivité de la filière française qui souffre d'"un excès de contraintes" non réévaluées au fil des années.