Les observateurs l'assurent : jamais depuis 1995 le Front national n'a été en aussi bonne posture pour les municipales. Alors, à un an du scrutin, la section iséroise s'organise. Sept listes seront présentées dans le département y compris à Grenoble et à Vienne. Une première depuis 18 ans.
Pour le FN, en Isère comme partout ailleurs dans les Alpes et en France, les voyants sont au vert. Pour la première fois depuis 1995, le parti d'extrême droite aborde les élections municipales avec confiance et une relative sérénité après les guerres internes de 2001 et la presque banqueroute comptable de 2008.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : en 2012 en Isère, Marine Le Pen a enregistré un score d'un point supérieur à sa moyenne nationale (18,82% contre 17,90%).
Une bonne santé interne à laquelle s'ajoute des éléments et des sondages pour le moins flatteurs : un gouvernement impopulaire mais une opposition divisée et discréditée après la guerre entre Jean-François Copé et François Fillon, il n'en fallait pas plus pour que les équipes de Marine Le Pen se sentent pousser des ailes.
Sept listes en Isère
En Isère, le FN sera présent dans au moins sept villes : Grenoble, Bourgoin-Jallieu, Voiron et Vienne notamment. Des communes auxquelles s'ajouteront Fontaine, Echirolles et Saint-Martin-d'Hères, trois villes communistes de l'agglomération grenobloise dans lesquelles le FN ne cesse de progresser, engrangeant jusqu'à 25% des suffrages lors des cantonales de 2011. Objectif affiché: faire élire au moins 20 conseillers municipaux sur l'ensemble du département.
Objectif : 20 élus
Alors, pour tenter d'y parvenir, le parti a changé son casting. A Echirolles, par exemple, c'est un jeune étudiant de 22 ans à peine qui défendra les couleurs du FN. Une façon de poursuivre la "dédiabolisation" du mouvement et d'afficher une image plus moderne. Des candidats qui, pourtant, n'ont que très peu de chance d'être élus.
Pour le Front National cependant, l'essentiel est ailleurs. En multipliant les candidatures, le parti entend resserrer son maillage territoriale. S'implanter peu à peu pour mieux faire passer son message et trouver d'avantage d'écho, notamment en vue de la prochaine présidentielle, en 2017. Une élection qui reste l'objectif suprême du parti.