Georges Fenech a été désigné pour présider la commission d'enquête parlementaire sur les attentats de Paris, dont les travaux débutent mercredi. Le député du Rhône (Les Républicains) devra rendre un rapport à la mi-juillet sur d'éventuelles failles dans la sécurité de l'Etat.
La commission d'enquête sur les attentats de Paris débute ses travaux mercredi sous la présidence de Georges Fenech, député du Rhône ("Les Républicains") et spécialiste de la justice. A ses côtés, le rapporteur de la commission, Sébastien Pietrasanta, un député socialiste, expert des questions de déradicalisation.
C'est la droite parlementaire qui a fait pression sur le gouvernement pour obtenir l'ouverture de cette enquête parlementaire après les attentats du 13 novembre 2015. L'opposition a ainsi fait valoir son "droit de tirage", une prérogative qu'elle peut exercer une fois par an pour obtenir l'ouverture d'une enquête sur un sujet particulier.
Cette commission, constituée d'une trentaine de membres, doit examiner les failles éventuelles dans le dispositif de la sécurité de l'Etat. D'hypothétiques manquements ou des négligences réelles qui ont permis à plusieurs groupes terroristes de lancer des attaques massives et simultanées dans la capitale sans jamais éveiller les soupcons des services de renseignement. Bilan: 130 morts, 350 blessés et un pays dévasté par la douleur.
Des investigations limitées par le "secret défense"
Le Figaro du 9 Février met en lumière les contraintes singulières de cette commission d'enquête : "Sur le papier, les pouvoirs de cette instance sont relativement importants (...) Mais le secret défense et le secret professionnel peuvent lui être opposés". Autant dire qu'elle risque de se voir freinée si elle entend pousser ses investigations au delà du convenu.Néanmoins, la commission est en droit de revenir sur l'attentat contre Charlie Hebdo et d'apprécier l'efficacité des dispositifs mis en place après le 7 janvier 2015. Dès lors, l'examen des ripostes installées entre temps par la sécurité du territoire pourraient mettre en évidence quelques ratés pour peu que la parole des fonctionnaires et des magistrats auditionnés se libère.
La question posée est donc celle-là : La France a-t-elle mis en oeuvre les moyens suffisants pour lutter contre le terrorisme aprés Charlie Hebdo ? Le Figaro observe que Georges Fenech, "fin politique, entend mener les débats hors de tout esprit partisan". Mais il reléve aussi malicieusement que c'est le rapporteur socialiste qui fera la synthèse des travaux au sein d'une commission composée majoritairement de parlementaires de gauche...
Les premières auditions débuteront le 15 février.La commission devrait rendre son rapport définitif à la mi-juillet.