"Je suis une joueuse comme les autres". L'arrière du XV de France féminin Jessy Trémoulière, première Française sacrée meilleure joueuse mondiale de rugby, garde les pieds sur terre, rivée à la ferme familiale de Haute-Loire qu'elle compte reprendre une fois les crampons raccrochés.
 

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Rencontrée lors de sa convalescence d'une rupture du ligament interne du genou droit, avant son retour avec les Bleues samedi 9 mars face à l'Irlande dans le Tournoi des six nations, Jessy Trémoulière reçoit chez elle, sans chichis, en épluchant des pommes de terre.
Sans crainte des clichés. "Quand je suis de retour ici, je vis dehors, je jardine, je vais traire les vaches le soir", relate la jeune femme de 26 ans, tout en préparant la truffade du midi pour son père Serge et son grand frère Amaury, à la tête d'une exploitation lait-viande de 250 hectares, convertie en bio près de Brioude (Haute-Loire).
Son titre lors des World Rugby Awards reçu en novembre des mains du Prince Albert de Monaco? "Une immense satisfaction" mais pas de quoi monter sur "un piédestal".

"Je ne pensais pas du tout à ce titre, je n'étais pas obnubilée par ça. C'était déjà fabuleux d'être dans la liste", ajoute celle qui ne se voit pas comme une ambassadrice de son sport. "Ce n'est pas pour autant que je vais me prendre pour la reine du pétrole", sourit la sportive aux yeux vifs et et à la sincérité désarmante.
Elle y voit plutôt un message de persévérance.

Pour arriver au plus haut niveau, il ne faut jamais rien lâcher, comme dans la vie. Rien n'est donné, il ne faut pas attendre que ça tombe du ciel.


Les valeurs agricoles inculquées par la famille sont bien là. "Comme pour un exploitant, il faut sans cesse se remettre en question, voir ce qui a ou pas marché. Être besogneux, ouvert aux autres".
Cette "compétitrice dans l'âme", baptisée la "Fougère" par des coéquipières, a eu un déclic en 2016 lors d'une séance de remise en forme après sa première blessure, une fracture du péroné.
"Je me suis dit "lâche pas! Tu le fais pour être la meilleure au monde!". C'est la première fois que je le formalisais dans ma tête", se remémore-t-elle. "Je voulais passer un cap, ne plus être la fille qui se contente de son contrat à VII et de l'équipe de France à XV".
Sa force de caractère, elle la puise auprès des siens, soudés par la perte de sa mère lorsqu'elle avait 14 ans. "Je relativise beaucoup. Après tout, ce n'est que du sport".

 Excellente au foot


Une discipline que Jessy Trémoulière a failli ne jamais embrasser. Enfant, la benjamine de la famille suit ses deux frères au tennis, à la pétanque, au basket puis au foot, où elle excelle et multiplie les médailles.
Elle renonce pourtant à intégrer l'équipe d'Yzeure (Allier) en raison d'une incompatibilité scolaire. C'est finalement lors d'une initiation au lycée agricole de Brioude-Bonnefont qu'elle découvre à 16 ans le ballon ovale.
Son jeu au pied fait des merveilles. Elle intègre l'équipe de France agricole, celle des moins de 20 ans, puis à 18 ans l'équipe de Romagnat, près de Clermont-Ferrand. La joueuse longiligne (1,80 m, 72 kilos) y restera jusqu'en 2017 et un changement de cap total: direction Rennes pour "sortir de sa zone de confort" et jouer le haut de tableau dans le Top 8, l'élite féminine (aujourd'hui Top 16).
Trémoulière est récompensée en 2018 avec le Grand Chelem réalisé par l'équipe de France dans le Tournoi des six nations, dont elle termine meilleure marqueuse (5 essais) et meilleure réalisatrice (61 points). C'est elle l'héroïne des Bleues, auteure de l'essai de la victoire face aux Anglaises (18-17) dans un stade des Alpes plein à Grenoble.
Pour son retour samedi avec le XV de France, son objectif sera de "retrouver le groupe et la gagne". "Je ne me mets pas de barrière pour l'avenir tant que je continue à prendre du plaisir", poursuit celle qui a déjà son projet professionnel en tête: reprendre avec son frère la ferme et ses 120 bêtes et privilégier les circuits courts.
"Manger bio et sain ne coûte pas cher si on va directement au producteur", assure la joueuse. Qui apporte parfois ses légumes à ses coéquipières rassemblées à Marcoussis.
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