Le Secours Populaire a lancé sa campagne « Vacances d’été 2022 » en Haute-Loire ce samedi 30 avril. Aux Estables, 10 familles venues de partout en France sont accueillies. Au programme, trottinette, randonnée ou encore natation.
Le Secours Populaire lance ce samedi 30 avril sa campagne « Vacances d’été 2022 ». Pour l’occasion, en Haute-Loire, 10 familles en difficulté profitent d’un séjour aux Estables. Permettre à chacun de partir en vacances est l’une des missions principales de l’association : « Les vacances ont toujours été une action prioritaire du Secours Populaire. Il existe depuis 1975 et c’est l’une des premières actions qui a été faite, envoyer des enfants de réfugiés en vacances. Le village de vacances était à La Bourboule en Auvergne », raconte Suzanne Romand, secrétaire générale de la fédération de Haute-Loire du Secours Populaire. Ces vacances sont financées par des donateurs mais aussi des institutions : « On estime que les gens ont droit aux vacances, tout le monde. On fait partir des familles dont la vie quotidienne est très difficile. On a un partenariat avec les chèques vacances. On a un mailing qui pat pour les donateurs, qui donnent pour les vacances. On demande aussi des subventions aux institutions territoriales comme la CAF », ajoute Suzanne Romand.
Des activités programmées
Au total, 10 familles accompagnées par le Secours populaire venues de la Loire, la Haute-Loire, du Vaucluse, de Haute-Savoie et de l’Essonne sont venues profiter d'un week-end loin des tracas du quotidien. Un groupe de 40 personnes accompagnées par la fédération de Haute-Loire du Secours populaire sera également présent sur le site, les familles profiteront d’une « Journée bonheur » au grand air. Suzanne Romand explique : « En Haute-Loire, souvent, ce sont des familles qui ne sont jamais parties ou qui sont en très grande difficulté économique. On leur propose en général 5 jours à la mer en pension complète. Il y en a des fois qui s’organisent seuls pour aller en gîte ou en camping et le Secours Populaire donne des subventions. Dans nos actions, il y a toujours une participation de la famille, ce n’est jamais gratuit. Il y a certaines familles qui, à partir de janvier ou février, donnent un peu tous les mois. » Dans le programme, on compte 17 familles concernées en Haute-Loire : « Les familles font les activités programmées dans le village de vacances, suivant le budget et combien ça coûte », indique Suzanne Romand.
"Leur dire qu’eux aussi peuvent y avoir droit"
Pour elle, les vacances sont primordiales : « Quand les gens sont confrontés à des difficultés financières, familiales ou de santé tous les jours, leur permettre de voir autre chose, leur dire qu’eux aussi peuvent y avoir droit, c’est important pour leur mental. Quand on a des familles monoparentales qui sont confrontées tout le temps à des difficultés scolaires, économiques, pouvoir faire autre chose avec leur enfant, être libre, se détendre avec leurs enfants, c’est très important. C’est important aussi pour la suite, pour l’évolution de la famille. Un instant de bonheur, ça ne se perd pas. Ces familles en ont besoin. Quand on est toujours confrontés à la même chose, c’est difficile de faire la part des choses. Les gens pensent qu’ils n’y arrivent pas, qu’ils sont nuls, ils n’arrivent pas à avoir des attitudes positives. C’est important pour s’en sortir. »
"On n’a pas pu partir en vacances depuis notre arrivée"
Souhila, maman, est venue en Haute-Loire pour 3 jours avec son époux et ses deux fils : « Le Secours Populaire m’a contactée, je suis bénévole depuis 3 ans, depuis mon arrivée en France en 2019. Ils m’ont proposé ce week-end en Haute-Loire. J’étais excitée, on n’a pas pu partir en vacances depuis notre arrivée. Mes enfants hier soir n’ont pas pu dormir jusqu’à 3 heures du matin tellement ils étaient excités. » Elle est ravie de pouvoir partir : « On change d’air, ça nous change du bruit, de la ville, on est en altitude, c’est calme. C’est agréable. Hier soir, dès notre arrivée, on a pu faire un petit tour au village, on a repéré la boulangerie, la pharmacie. C’est trop bien, même au niveau de l’accueil, tout le monde a été génial. »
Les enfants victimes de l'exclusion
Pour ses enfants, Souhila se réjouit de ce temps de pause : « Les enfants sont très contents. Nous les adultes on peut supporter mais les enfants, la routine maison-école pendant 3 ans, c’est long. Il faut casser la routine. L’endroit leur plaît. Il y a beaucoup d’activités à faire. Aujourd’hui on a un programme vraiment chargé pour eux. A 14 heures ils vont faire de la trottinette électrique, on a une ferme à visiter, on va faire de la luge, on peut faire de la natation, de la randonnée… » Ce séjour leur permet de s’évader d’un quotidien très difficile : « Depuis notre arrivée nous n’avons pas pu avoir les papiers. On est sans papiers, sans travail, on ne peut pas se permettre d’avoir des vacances ou de se déplacer. Mon mari n’a pas pu renouveler son autorisation de travailler. On ne peut rien faire. » Selon le Secours Populaire, les enfants sont « les premières victimes de l’exclusion » un tiers des enfants ne part pas en vacances.
