Le 14 janvier 2018, le Gouvernement a annoncé un " New Deal mobile" visant à mieux couvrir les zones où le téléphone portable ne passe pas ou très mal. En Haute-Loire, 56 nouveaux pylônes sont prévus d'ici 2025. Dans les communes concernées, on commence à s'impatienter ...
Au Bouchet-Saint-Nicolas (Haute-Loire), on aurait presque la nostalgie des vieilles cabines téléphoniques. Car lorsqu'il s'agit d'utiliser un téléphone portable, le résultat est aléatoire.
Josette Arnaud, maire de la commune, a du mal à passer des appels dans son propre bureau. "C'est très compliqué car ça ne capte nulle part dans la mairie. A l'occasion, j'essaie de me mettre devant la porte. Si on m'appelle ou si je veux appeler quelqu'un, il faut que je sorte dehors. L'hiver, c'est pas évident, et puis les gens n'arrivent pas à nous joindre !" Consciencieuse, Madame le Maire est obligée de rappeler ses administrés le soir lorsqu'elle rentre chez elle. Même chose à l'école : "Il y a un téléphone fixe, mais s'il y a un problème et qu'il est en panne comme cela arrive de temps en temps, il faut courir dans la rue pour passer un coup de fil avec le portable."
Dans cette commune touristique, ce réseau mobile capricieux pose un autre problème : celui de la sécurité. Le lac du Bouchet attire des milliers de baigneurs chaque été et le chemin de randonnée GR70 dit "chemin de Stevenson" est fréquenté par 8000 marcheurs par an. En cas d'accident sur la plage ou les sentiers, les visiteurs ne peuvent pas passer d'appel. "Il faut qu'ils aillent au coin de l'église, sur 2 ou 3 mètres carrés, ça passe. C'est le seul endroit du village." se désole Josette Arnaud. "Je fais des demandes depuis 2001 pour desservir le lac et le village. On est en 2019 et je n'ai toujours rien !"Ça ne passe que 2 ou 3 mètres carrés, à côté de l'église
Un "new deal" pour couvrir les zones blanches et les zones grises
Si tout va bien, ça devrait s'améliorer prochainement. Dans le cadre du programme « New deal mobile », 56 nouveaux pylônes vont être installés en Haute-Loire d'ici 2025. Ils seront positionnés dans les zones blanches (sans couverture) ou grise (mal couvertes). L'Etat et le Département vont choisir des secteurs prioritaires pour la sécurité, le tourisme ou l'économie et ensuite imposer aux opérateurs d'améliorer les choses."Nous allons vers les endroits où il y a des difficultés de couverture et on les sollicite pour avoir leur retour" explique Davy Troclet, chargé de mission numérique au conseil départemental de Haute-Loire. "On priorise en fonction de critères établis et on fait remonter au niveau national les zones qu'on souhaite couvrir. Une fois que c'est validé, un arrêté ministériel sort et un opérateur est désigné pour construire son pylône pour tous les autres. Il a deux ans maximum pour le faire."
Pour 2018-2019, 14 pylônes sont prévus sur le département. Un premier, déjà validé, devrait arriver à Alleyras avant 2020. Cinq autres sites ont été proposés par le département et attendent le feu vert de Paris : le Bouchet-Saint-Nicolas, Lavalette (commune de Lapte), Sembadel, Mazeyrat d'Allier et Monistrol D'Allier.
"Ce plan sera plus efficace que les précédents" indique Davy Troclet "car ce sont les opérateurs qui construisent. On peut aller sur des zones grises, celles qui captent peu alors qu'avant, on était réglementairement sur fonds publics, il ne fallait pas favoriser un opérateur plutôt qu'un autre. On était obligés de se concentrer uniquement des zones blanches, où ça ne captait pas du tout."
Quant à couvrir la Haute-Loire à 100 %, "on aimerait bien, mais ça sera compliqué !" Le relief du département, qui fait en partie son charme, laissera toujours quelques zones délicates dans les creux de la topographie. L'objectif du "New Deal" est de réduire leur nombre autant que possible.