Les faits se sont déroulés lundi 1er juin, dans le village de Saugues, en Haute-Loire. Une des vaches du troupeau du Gaec de Pruneloux a été retrouvée morte. Une centaine de vautours se trouvait sur elle.
Pauline Hugony reste encore sous le choc. Comme tous les matins, à cette période de l'année, lundi 1er juin à 8 h 30, elle va nourrir ses vaches de son exploitation à Saugues, en Haute-Loire. Ses 45 vaches laitières, des Montbéliardes, ont pris leur quartier d'été et certaines d'entre elles sont prêtes à vêler. "Aux alentours de 10 heures après avoir pris un café, on a vu des ombres au sol, raconte Pauline Hugony. On a vu que c'étaient des vautours. On les a suivis et ils étaient autour de nos vaches. Il y avait sept vautours sur une de nos vaches. On est arrivés à les faire partir. Quand on s'est approchés, la vache était encore chaude".
Une centaine de vautours
La vache était pleine de 8 mois. L'agricultrice a donc appelé les gendarmes, les chasseurs et un agent de la faune sauvage. Le lendemain, une vingtaine de personnes est venue compter les vautours qui étaient toujours près de la prairie, ils étaient une centaine selon Pauline Hugony. "L'équarisseur est venu enlever la vache seulement hier (vendredi). Les vautours continuaient de venir autour de la vache".
"On ne dit pas qu'ils ont tué notre vache, elle devait être en train de vêler et ils ont dû profiter de ce moment pour s'attaquer à elle. Il y avait plein de coups de griffes. Elle saignait encore donc elle ne devait pas être morte quand ils se sont attaqués à elle".
"Ce ne sont pas des prédateurs, ce sont des nécrophages"
Il s'agirait de vautours fauves. Certains d'entre eux viendraient d'Espagne selon la ligue de protection des oiseaux de Haute-Loire. "Chaque été, il y en a. Ils viennent des gorges du Tarn ou d'Espagne. Ce ne sont pas des prédateurs, ce sont des nécrophages. Les vautours sont incapables d'attaquer. Ils sont trop lents avec leurs ailes, s'ils s'attaquaient à un animal vivant, ils ne pourraient pas s'envoler", explique un représentant de la LPO Haute-Loire.
"On sait qu'ils mangent les placentas, mais pour qu'ils consomment une proie, il faut que plein de conditions soient remplies. Il faut que l'animal ne puisse plus se débattre, qu'il soit mourant".
Dans le parc des Cévennes, la ligue de protection des oiseaux travaille avec les éleveurs. "C'est un moyen d'éviter l'équarissage et de faire ainsi une économie globale de 150 000 euros. Les vautours viennent manger les carcasses d'animaux laissés par les éleveurs".
Pour ce qui est des vaches de Pauline Hugony, elles ne sont pas encore retournées dans la prairie. L'agricultrice s'inquiète et espère que des solutions seront trouvées si d'autres situations comme celles-ci se reproduisent.