Des édifices religieux réhabilités en restaurant ou en chambre d'hôtes : l'idée séduit de nombreux particuliers qui veulent ressusciter un patrimoine à l'abandon. En Haute-Loire, à Vieille-Brioude, une léproserie a été transformée en bistrot, et à Veyre-Monton, un couvent est devenu un loft.
À Vieille-Brioude, à l'écart du monde, vivaient autrefois des lépreux. Nichée dans la vallée de l'Allier, la chapelle romane de l'ancienne léproserie s'est offert une seconde jeunesse. Depuis deux ans, le lieu datant du 12ème siècle s'est métamorphosé en bistrot auvergnat. Un couple a acheté le lieu en 2014, laissé à l'abandon depuis des années. Et bien des Brivadois ont fréquenté l'endroit par le passé.
"La première année surtout, les Brivadois venaient nombreux pour voir le lieu et ce qu'on en avait fait, parce qu'ils y sont très attachés", raconte Mélanie Malosse, propriétaire du "1150". Dans la nef, on peut désormais commander une salade ou un verre, dans une ambiance unique. "Il y a une atmosphère particulière, les clients nous disent qu'ils se sentent bien ici, et ils restent même après avoir fini leur repas, ils prennent un verre en terrasse", assure la gérante.
Du côté de Veyre-Monton, dans les hauteurs du puy de Monton, c'est un ancien couvent qu'une habitante a décidé d'acquérir il y a 30 ans. Chantal Moulin en a fait un loft – mezzanine qui accueille les voyageurs sous un plafond haut de 8 mètres. Le lieu a longtemps occupé une place centrale dans le village. Les sœurs de la Charité offraient des soins et donnaient des cours aux plus pauvres.
"L'idée était de réhabiliter ce lieu de manière à le rendre accessible à tout le monde, car l'ancien couvent de Monton c'était un lieu où les gens venaient pour s'instruire et se faire soigner, rappelle Chantal Moulin, propriétaire du "Couvent", donc j'avais envie de lui redonner ce sens, je ne pouvais pas imaginer que ce lieu reste privatisé, fermé à la population."
Autre particularité du couvent que Chantal Moulin a souhaité entretenir : son acoustique. "C'était important que l'on conserve cette sonorité particulière, cela offre de belles possibilités aux artistes pour trouver de nouvelles formes d'expression", se réjouit-elle. Touristes, artistes ou simples curieux, tous viennent chercher un peu de quiétude dans des murs qui restent malgré tout impénétrables.