Depuis bientôt une semaine, après l’intervention des gendarmes à Langeac (Haute-Loire), le 16 mars, pour venir chercher ses jumeaux et les confier à leur père en Irlande, Aude Torrent n’a plus aucune nouvelle de ses enfants. Elle exprime sa détresse et son indignation.
Depuis l’intervention des gendarmes à Langeac (Haute-Loire), dans la soirée de vendredi 16 mars, pour venir chercher ses jumeaux, Guillaume et Gabriel et les confier à leur père américain qui vit en Irlande, Aude Torrent n’a plus aucune nouvelle de ses enfants.
Après le rejet de son pourvoi en cassation, il y a quelques jours, la mère s’est donc vue retirer ses enfants par la force.
Entourée par sa famille et les membres de son comité de soutien, elle exprime sa détresse et son indignation dans un entretien qu’elle nous a accordé.
France 3 Auvergne :
Le journal « La Tribune Le Progrès » de ce jeudi 22 mars, publie un article selon lequel vos enfants sont en Irlande, auprès de leur père. En avez-vous eu confirmation ?
Aude Torrent :
Depuis vendredi soir, je n’ai plus aucune nouvelle de mes enfants, je ne les ai pas eus au téléphone. Je ne sais pas où ils sont. Je me dis, c’est un cauchemar, je vais me réveiller. Ca fait des mois que je hurle qu’ils sont en danger avec leur père, et j’ai des preuves ! Aujourd’hui, je suis démunie, je ne peux même pas sauver mes enfants !
France 3 Auvergne :
Comment allez-vous, êtes-vous soutenue ?
Aude Torrent :
Toutes les nuits, je cauchemarde. Je revis la scène de vendredi soir, les gendarmes, leurs cagoules, leurs armes. Ils avaient des gilets pare-balles, des matraques, ils étaient armés comme pour venir arrêter une criminelle. Les services sociaux du Département ont refusé d’intervenir, ce sont deux gendarmes femmes qui ont pris mes enfants. Je vis avec un sentiment de culpabilité : soit je leur laissais prendre mes enfants, soit ils me les arrachaient par la force.
France 3 Auvergne :
Avez-vous été prise en charge après cette intervention ?
J’ai la chance d’être très entourée, par ma famille, mes amis, mon comité de soutien, mes nombreux soutiens sont là tous les jours. Je suis hantée par ce qui s’est passé, imaginez aussi le traumatisme que mes enfants garderont toute leur vie.
Aucune humanité ! Après l’intervention, ils sont partis comme des lâches ! Le procureur de la République a dit que ce n’était pas son travail de s’occuper de la mère ! Je n’ai eu personne pour voir comment j’allais après, uniquement mon comité de soutien.
France 3 Auvergne :
Vous avez déposé plusieurs plaintes, mais au-delà qu’envisagez-vous, allez-vous vous rendre en Irlande ?
Aude Torrent :
Je suis complètement démunie, je ne sais même pas où sont enfants. Est-ce que je vais revoir mes enfants un jour ? Aujourd’hui j’en suis là. Je vis heure par heure à me demander où sont mes enfants.
En Irlande, j’irai où ? Je n’ai aucun contact. La justice française, depuis des mois, me dit qu’il y a un mandat d’arrêt contre moi (NDR : le mari américain d’Aude Torrent a déposé plainte en Irlande pour enlèvement d’enfants). Selon la médiatrice internationale, après vérification, ce serait faux.
France 3 Auvergne :
Avez-vous contacté leur père ?
Aude Torrent :
Deux jours avant l’intervention, il m’avait envoyé un mail pour me dire que j’étais une mauvaise mère, pour m’insulter. De toute façon, je ne sais même pas où il habite, s’il travaille, s’il est toujours en Irlande et qui va s’occuper des enfants. Je ne suis pas déchue de mes droits de maman mais je n’ai aucune information ni aucune garantie.