Les silures, les truites, les goujons sont les autres victimes des intempéries qui ont frappé la Haute-Loire. Trois semaines après la crue, la fédération de pêche surveille le milieu aquatique pour essayer de déterminer les impacts sur la vie des poissons.
Difficile d'apercevoir des poissons, trois semaines après les crues en Haute-Loire. Alors pour évaluer l'état de la population piscicole, Pierre cherche déjà la base de leur nourriture : de microscopiques invertébrés qui se nichent sous les cailloux. « On sent bien que la rivière a bougé et que les intempéries ont nettoyé le fond de la rivière. Même chez les invertébrés tout petits, il y a une nette baisse. Après ça revient vite, mais il va falloir du temps quand même », explique Pierre Roa, technicien à la Fédération de pêche.
La reproduction des truites
Finalement, la crue du 17 octobre dernier est arrivée au bon moment, juste avant que la truite ne dépose ses œufs dans les bandes de petits galets et de graviers. Leur reproduction ne devrait donc pas être trop altérée par les intempéries : "Là, on fait du comptage de frayères, pour voir si les géniteurs viennent bien se reproduire, ça nous permet déjà d'avoir une première approche" indique Pierre Roa.
Des poissons tués
Mais la crue a fait des victimes parmi les poissons, en charriant de la boue, ce qui les empêche de respirer, ou encore en les propulsant violemment contre des rochers. « Ça doit en tuer quelques-uns, pour nous c’est difficile à chiffrer. Ce que l'on sait aujourd'hui, c’est qu'il en reste. Ceux-là, leur boulot, ça va être de repeupler la rivière. Normalement la nature est bien faite donc il y a une faculté de résilience qui est importante. Ça devrait bien se passer", espère Lionel Martin, président de la fédération de pêche de Haute-Loire.
L'environnement modifié
Il faut bien comprendre qu'ici, il y a une vingtaine de jours, l'eau est montée de plus de cinq mètres. Elle a forcément modifié en profondeur l'environnement : « On voit par exemple une souche qui a été emportée, déposée au milieu par la crue et en fait, ça a vraiment un intérêt écologique. Elle va créer de la diversité dans le milieu, des écoulements différents. Elle sert aussi d’habitat pour les poissons, pour se protéger de la prédation ou se cacher par exemple en dessous. Il y a aussi un bon côté des crues", ajoute Pierre Roa. Ces investigations, complétés par des pêches d'inventaires, devraient permettre de connaître plus en détail le peuplement de nos rivières. Les résultats et donc l'impact précis de la crue ne devraient être connus qu'à la fin de l'été 2025.