Depuis quelques jours, c'est le jaune qui domine sur les montagnes de la zone nordique du Mézenc en Haute-Loire. Les jonquilles ont été particulièrement abondantes cette année, et sont de plus en plus prisées par les parfumeurs, pour qui le Massif Central représente l'un des principaux fournisseurs.
Au pied des pistes de ski, sur la zone nordique du Mézenc en Haute-Loire, après la neige, chaque année, une marée jaune annonce la fin de l’hiver. C’est le retour des jonquilles. « Ça fait plaisir quand on les voit sortir, c’est la fin de l’hiver. Cette année, la neige les a recouvertes de 10 centimètres mais elles ont résisté ! » se félicite Philippe Brun, maire des Estables.
Il faut dire que cette petite fleur sauvage au jaune vif ne craint pas le froid. Elle est même tout particulièrement abondante dans nos montagnes vellaves. « Je pense que c’est surtout dû à nos prédécesseurs. En plus d’être maire, je suis agriculteur. La terre n’a jamais été retournée et les bulbes sont dans le sol. Chaque année, à la même époque, on a la floraison de jonquilles. Ensuite, c’est les narcisses. C’est la même typologie de plantes mais c’est quand même impressionnant. Toute la parcelle est jaune », raconte Philippe Brun.
Des paysages magnifiques, propices à une cueillette familiale pour les uns, mais aussi petit complément de revenus pour les autres. Jérôme Sanial, agriculteur, habite la maison la plus en altitude du département au pied de l’Alambre. Tout autour de chez lui des champs de jonquilles à perte de vue et autant à ramasser : « C’est sportif. Il faut avoir de bonnes jambes et un bon cœur, surtout si on le fait à la course ! »
Utilisées en parfumerie, chaque année plusieurs dizaines de tonnes de jonquilles altiligériennes sont vendues et transportées à Grasse, berceau de la parfumerie française. Jérôme Sanial les ramasse depuis toujours : « Quand j’étais enfant, on ne ramassait pas les jonquilles. On ramassait seulement les narcisses. Les jonquilles ne se ramassaient pas à l’époque. Après, ils ont manqué de narcisses et se sont mis à compléter avec les jonquilles. » Un ramasseur peut cueillir jusqu’à 400 kg de fleurs par jour. A 1 euro le kilo, la petite fleur jaune fait office de trésor local. Un beau cadeau du printemps.