Une petite entreprise de Haute-Loire est en plein développement. Hexadrone, qui fabrique des drones, a pour principal client l’armée française. Elle qui produisait 50 machines par an, espère en fabriquer désormais un millier chaque année.
A Saint-Ferréol-d'Auroure, en Haute-Loire, l’entreprise Hexadrone fabrique des drones. Capable d’être piloté à 9km, le Tundra peut atteindre les 100 km/h. C’est un bijou technologique. Florian Demontis, responsable de production d'Hexadrone, explique : « Aujourd’hui on a un temps exécrable mais on sait que la machine va voler sans soucis. Un enfant de 5 ans pourrait faire voler le drone ».
Des applications multiples
Mais le Tundra n’est pas un jouet. Entièrement démontable, chaque pièce est interchangeable pour s’adapter aux dernières nouveautés. Il peut porter jusqu’à 4 kg de charge utile. Ses utilisations sont multiples : agriculture, sécurité, secours. Florian Demontis poursuit : « On a le projet de détecteur de victimes d’avalanche qui mêle une caméra pour faire de la vision, un système de détection pour trouver les personnes ensevelies sous la neige et un système de largage qui va permettre de lâcher une balise pour pister et définir l’endroit où on a détecté la personne ».
L'armée française comme client
Le drone modulable à souhait a séduit l’armée française. La défense représente 50% du chiffre d’affaires de l’entreprise. Alexandre Labesse, président et fondateur d'Hexadrone, indique : « Ce sont des drones qui peuvent être utilisés avec les trois armées, air, terre et mer, sur des usages qui sont liés à des applications essentiellement civiles qui relèvent de la photogrammétrie, de la modélisation 3D, de la photo très haute résolution. C’est souvent pour du renseignement ». La photogrammétrie est une technique de mesure qui consiste à déterminer la forme, les dimensions et la situation d'un objet dans l'espace à partir de plusieurs prises de vues photographiques de cet objet.
Des ambitions revues à la hausse
Alors que 80% des drones mondiaux proviennent de Chine, l’armée souhaite une certaine souveraineté. L’entreprise de 20 salariés vient d’investir 2,2 millions d’euros dans ses locaux pour maîtriser et industrialiser sa production. L’entreprise fabriquait 50 drones par an. Alexandre Labesse précise : « On a revu nos ambitions à la hausse et on est sur l’ordre de 1 000 machines par an ». En 2024, l’Union européenne harmonisera sa réglementation sur les drones. L’espace aérien du vieux continent s’ouvrira à la petite entreprise de Haute-Loire qui souhaite conquérir le marché international.
Popos recueillis par Romain Leloutre / France 3 Auvergne