Comment partager une ressource comme l'eau lorsqu'elle est vouée à une diminution certaine ? C’est la question posée par l’association SOS Loire Vivante. Elle lutte pour préserver le partage de l'eau du fleuve entre le département de la Haute-Loire et le bassin de l'Ardèche. Un partage en péril selon l’association, on vous explique pourquoi.
En ces temps de sécheresse, on le sait, l’eau est devenue une denrée rare qu’il faut préserver. En Haute-Loire, l’association SOS Loire Vivante l’a bien compris. Elle lutte pour la préservation du partage de l’eau de la Loire entre le versant Atlantique et le versant méditerranéen. Un partage inéquitable selon l’association.
Un choix entre l’eau et l’électricité
Après 1945, de nombreuses centrales hydroélectriques ont été construites en France, dont celles de Montpezat en Ardèche. Montpezat produit en moyenne l’équivalent annuel de la consommation de 120 000 habitants, soit plus d’un tiers de la population ardéchoise grâce à d'ingénieuses dérivations souterraines de l’eau de la Loire et de ses affluents. Un transfert d’eau interbassin unique au niveau européen et dont la concession doit être renégociée en 2028. Roberto Epple, président de Loire vivante, explique : “ La concession décide combien d’électricité doit être produite, quelle quantité d’eau doit être laissée à la Loire et à l’Ardèche et quelle quantité doit être utilisée pour l’agriculture. On se projette dans l’avenir avec le changement climatique. Il faut tenir compte des besoins des écosystèmes de la Loire et de l’Ardèche et ensuite des usages de l’Homme”.
220 millions de m2 chaque année
C’est ainsi que, chaque année, 220 millions de m2 d’eau quittent leur destination naturelle pour se déverser via l’Ardèche dans le bassin méditerranéen. Quatre ouvrages alimentent les conduits souterrains qui mènent à la centrale hydroélectrique de Montpezat dans le barrage de La Palisse. La bataille de l’eau, c’est aussi un choix entre l’eau et l'électricité qui va se jouer dans la future négociation avec EDF. “Il y a cette question du débit réservé, confie Jean-Michel Vancouyghem, venu défendre la préservation de ce fleuve avec l’association. On laissait 10% à la rivière. On considère que ce n’est pas suffisant en ce qui concerne notre bassin et ici j’aimerais savoir comment c’est pris en compte et ce qui est décompté de nos usages”.
Comprendre, questionner ce que pourrait être la future gestion du complexe de Montpezat pour les vingt ou trente années à venir. Pour cela, l’association SOS Loire vivante entend bien peser dans le débat.
Propos recueillis par Laurent Cluzel / France 3 Auvergne