Construite un peu avant Notre-Dame-de-Paris, la cathédrale du Puy-en-Velay est elle aussi un joyau du patrimoine. Plusieurs dispositifs sont installés pour la protéger contre le risque d'incendie. Les pompiers y font aussi des visites régulières.
Construite un peu avant Notre-Dame-de-Paris, la cathédrale du Puy-en-Velay est un joyau du patrimoine. Cet ensemble roman de 4000 mètres carrés est le plus grand ensemble cathédral de France. Il fait donc l'objet d'une protection toute particulière contre le risque d'incendie.
Le Père Bernard Planche, recteur de la cathédrale décrit les dispositifs en place : "À différents endroits, il y a des alarmes "coup de poing" qui permettent à des personnes qui constateraient un début d'incendie de déclencher les alarmes manuellement." Des extincteurs sont discrètement disposés dans l'édifice ainsi que des détecteurs de fumées reliés à une centrale qui peut donner l'alerte d'évacuation si besoin. "Il y a aussi des détecteurs à rayons lumineux qui traversent la cathédrale et qui permettent de déclencher l'alarme s'ils constatent un dégagement de fumée important."
Comme les autres, la cathédrale du Puy appartient à l'Etat. C'est donc l'architecte des Bâtiments des France qui assure sa sécurité. Pour Jérôme Auger, il y a trois risques principaux d'incendie : "D'abord, la foudre. Pour cela, nous sommes équipés de paratonnerres et il y a des visites annuelles de services de contrôle qui regardent si tout fonctionne. Le deuxième type d'accident qu'il peut y avoir, c'est sur les réseaux électriques. Des bureaux de contrôle font des visites annuelles de l'installation pour regarder si tout est conforme. Le troisième type d'accident, c'est ce qui a eu lieu à Notre-Dame-de-Paris. C'est lors de travaux lorsqu'on utilise une flamme nue."Les trois menaces principales, ce sont la foudre, l'accident électrique et les travaux
Ce type d'intervention est sensible. Il est donc très encadré : "normalement, quand il y a des travaux avec flamme nue, il y a des permis de feu qui sont donnés et les ouvriers doivent arrêter d'utiliser la flamme nue deux heures avant de quitter le chantier. Ces deux heures doivent leur laisser le temps de contrôler si il y a eu un départ de feu. C'est quelque chose qui est toujours possible. Dés lors qu'on travaille, que l'on fait des brasures, il y a toujours des petits éléments chauds qui se dispersent dans l'air et qui peuvent aller sous les toitures. Il faut être extrêmement vigilant."Dés que l'on fait des brasures, il y a toujours des petits éléments chauds qui se dispersent dans l'air
Par rapport à d'autres, la cathédrale du Puy nécessite moins le recours à la flamme en raison de la nature de son toit. "Nombre de cathédrales ont des couvertures en métal, souvent en plomb. C'est le cas de Notre-Dame-de-Paris ou de Clermont. Mais au Puy, on est sur des tuiles. Les seuls travaux qui nécessitent de travailler le métal ici, ce sont les canaux en zinc ou en plomb qui raccordent deux toitures."
Un accès difficile pour les camions de pompiers
Mais la cathédrale du Puy a aussi ses vulnérabilités. Située au cœur de la vieille ville, son accès n'est pas aisé pour les camions. Les pompiers disposent donc de deux engins plus petits pour intervenir. Ils ont aussi les plans des lieux. "Nous réalisons un certain nombre de manoeuvres, au moins une par an" explique le lieutenant Eric Harquardsen, officier au centre de secours du Puy-en-Velay. "Nous faisons aussi des visites, jusqu'à 4 par an. L'intérêt, c'est que tous les agents du centre de secours principal connaissent parfaitement tous les cheminements et tous les risques spécifiques à la cathédrale Notre-Dame-du-Puy."Malgré ces dispositifs, le risque zéro n'existe pas. Les responsables de la cathédrale du Puy souhaitent que l'incendie parisien permette d'améliorer encore les mesures de prévention.