En Haute-Loire, le Parquet national financier a ouvert une enquête pour favoritisme, corruption et trafic d’influence à la mairie du Puy-en-Velay. Les magistrats soupçonnent la Ville d’avoir truqué le marché de concession de service public pour le projet de la halle du marché couvert.
Mardi 29 mars, une perquisition a eu lieu dans les locaux de la mairie et de la communauté de communes du Puy-en-Velay. D’après les informations de Médiacités Lyon, le Parquet national financier a ouvert une enquête préliminaire pour favoritisme, corruption et trafic d’influence. Michel Chapuis, maire (UDI) du Puy-en-Velay confirme : « La perquisition a bien eu lieu ce matin. Elle intervient dans le cadre d’un marché public suspecté de délit de favoritisme, dans le cadre de l’attribution d’une délégation de service public pour le marché couvert. L’attribution a eu lieu sous ma mandature ». L'enquête devra notamment démontrer dans quelles conditions la gestion de ce marché, bâtiment emblématique du Puy-en-Velay, a été attribuée au chef Guillaume Fourcade pour les dix ans à venir au détriment d'un autre chef, Alexis Haon.
"Pour moi, tout a été fait dans les règles de l’art"
Michel Chapuis indique : « Il y a eu une mise en concurrence dans le cadre d’un marché sur une délégation de service public, avec deux candidats qui ont postulé. Les deux offres ont été étudiées et une a été retenue. L’offre qui n’a pas été retenue estime qu’il y a délit de favoritisme et a déposé plainte auprès du procureur de la République ». Le successeur de Laurent Wauquiez se défend : « Pour moi, tout a été fait dans les règles de l’art. Il y a une enquête maintenant et elle donnera ses conclusions ».
"C’est un moment difficile"
L’élu détaille dans quelles conditions a été effectuée la perquisition : « La perquisition a duré assez longtemps, le temps de récupérer tous les éléments que la gendarmerie et le Parquet national financier estimaient avoir besoin. L’attitude de la collectivité est de mettre à disposition les pièces justificatives que l’on demande et de faciliter le travail de la gendarmerie et du parquet ». Michel Chapuis confie : « Cette ouverture d’enquête m’a surpris. Je ne le savais pas. C’est un moment difficile. C’est la première fois de ma vie que je me retrouve à assister à une perquisition dans la mairie. Ce n’est jamais simple pour personne. L’enquête démarre, elle est faite à charge et à décharge. Elle suivra son cours et on attend les résultats ». D’après Médiacités Lyon, le marché public a un coût estimé de huit millions d’euros. L’ouverture est prévue en septembre.