Les bénéficiaires des Restos du Cœur sont de plus en plus nombreux et l’association ne se contente pas de répondre aux besoins alimentaires. A Brioude, en Haute-Loire, un mercredi sur deux, une coiffeuse professionnelle vient proposer gratuitement ses services, souvent l’occasion de retrouver confiance en soi.
Christiane touche une petite retraite depuis une dizaine d’années et l’hiver dernier, elle a poussé les portes des Restos du Cœur de Brioude. Un mercredi sur 2, une coiffeuse professionnelle vient y proposer ses services, gratuitement. Quand elle a entendu parler de ce nouveau service, Christiane a aussitôt pris rendez-vous. « C’est quand même un budget. Je n’y vais pas tous les mois non plus, mais bien tous les 2 ou 3 mois. » Sandrine, la coiffeuse solidaire, se félicite : « Là, vous pouvez venir plus souvent ! »
Je vois qu’il y’en a beaucoup qui ne vont plus chez le coiffeur.
Jacques Ginoux, président des Restos du Cœur de Brioude
Ici, les bénéficiaires ont augmenté de 20 % en un an. En plus de l’aide alimentaire, l’association veut les accompagner dans leur reconstruction, selon le président des Restos du Cœur de Brioude Jacques Ginoux : « Vous vous faites laver les cheveux, vous faites une coupe… Je ne vais pas dire qu’on vous a changé, mais vous ressortez avec un plus. Je pense que pour les personnes qui viennent ici, c’est encore pire : je vois qu’il y’en a beaucoup qui ne vont plus chez le coiffeur, ou qui se coupent les cheveux eux-mêmes, ou qui se les font couper par un membre de la famille. C’est vrai que ça ne peut qu’être un beau plus à ce niveau-là, pour eux. »
Reprendre confiance en soi
Après 30 ans de coiffure dans un salon professionnel, Sandrine Boyer-Boudon a voulu partager son savoir-faire : « Moi ça m’apporte de donner. Il faut que je fasse quelque chose. Aider les gens c’est important. Quand on est coiffé, on se sent mieux. C’est important, l’image qu’on donne. » Noémie va avoir 28 ans. Des problèmes de santé l’ont écarté de l’emploi et plongé dans la précarité. Elle n’est plus allée chez le coiffeur depuis plus d’un an, faute de moyens, alors elle sait très bien ce qu’elle vient chercher ici. « Du bien-être ! Ça fait du bien d’aller se faire pomponner. On se sent mieux dans ses baskets, on voit qu’on a pris soin de nous, forcément ça aide. » Elle doit passer un entretien d’embauche demain. Cette nouvelle coiffure, c’est une façon de reprendre confiance et d’aller de l’avant.