Depuis le mois de juin, la Haute-Loire est en alerte jaune pour la sécheresse. Mais la situation s’aggrave notamment sur le lac de Naussac, aux confins de la Haute-Loire et de la Lozère. Le manque de pluie hivernale et les usages d’eau ont fait baisser le niveau du lac, ce qui inquiète les gestionnaires et les professionnels du tourisme pour l’avenir.
Le département de la Haute-Loire n’échappe à la sécheresse qui frappe la France. Sur le lac de Naussac, chaque semaine, un tracteur vient repousser le ponton. L’eau se retire de jour en jour, laissant place à une plage de cailloux. Il faut marcher sur la pierraille pour porter les canoës. Les pêcheurs sont contraints de rouler jusqu’au bord pour mettre ou retirer leur bateau. La rampe d’accès n’a plus rien d’accessible. Sylvain Maurin, responsable de la base nautique de Naussac, indique : « Il y a un problème pour faire les mises à l’eau de sécurité. Les pompiers peuvent intervenir avec des délais forcément plus longs. Ils mettent les bateaux à l’eau par le sable et cela complique leur retour d’intervention ».
Des inquiétudes pour la suite
Tous les utilisateurs du lac sont touchés par la baisse de l’eau. Si la fin de saison est assurée, l’inquiétude demeure sur le long terme. Gaëtan Defay, co-gérant de la base de loisirs et du Rondin Parc, souligne : « Je pense qu’il va falloir se poser les bonnes questions sur les ressources en eau, sur la gestion de l’eau. Il faudra se positionner sur la gestion du lac de Naussac ».
Un remplissage incomplet
Trois rivières viennent fournir le lac en eau. Avec la sécheresse et le soutien des débits de l’Allier et de la Loire, la situation est tendue. Le lac n’est plein qu’à 60 %. Benoît Rossignol, directeur des ressources en eau de l’Etablissement public de la Loire, précise : « On a constaté pour la première fois depuis la mise en service du barrage, il y a une quarantaine d’années, qu’il n’avait pas été possible de remplir totalement la retenue pendant l’hiver, par manque d’eau. Il n’y a pas eu de précipitations en Lozère depuis déjà plusieurs mois ». L’avenir posera question. Le lac vient nourrir l’Allier et la Loire. Ces deux fleuves permettent l’alimentation en eau potable, l’irrigation et surtout le refroidissement de centrales nucléaires.