En Haute-Loire, un projet de microcentrale hydroélectrique fait polémique à Yssingeaux. La centrale pourrait produire de l’électricité pour 200 habitants environ mais les riverains et une association de pêcheurs s’inquiètent de l’impact sur l’environnement.
Quand une turbine provoque des remous… A Yssingeaux, en Haute-Loire, un projet de microcentrale hydroélectrique inquiète certains habitants.
Le porteur du projet, Joseph Guibert travaille sur cette idée depuis 2 ans. Il se veut rassurant : « je comprends un peu les pêcheurs mais il y a toujours eu des truites. Même quand il n’y avait plus d’eau à l’époque quand il n’y avait pas de réserve imposée sur tous les moulins le long de la rivière. On sera obligé de laisser 80 litres minimum dans l’eau et dans le débit réservé pour permettre à la faune et à la flore de rester intacts sachant qu’il y a toujours un petit traumatisme. Ce n’est pas possible de faire des choses sans qu’il n’y ait pas de contraintes au niveau de l’environnement ».
Des riverains inquiets
Françoise Quintin habite à 150 mètres du futur bâtiment de la microcentrale. Pour elle, il y a beaucoup d'imprécisions dans ce projet. Sa maison est au bord de la rivière et elle se sent en danger en cas de crue.
« Cette retenue ajoutée à la crue, on ne sait pas ce que cela peut faire. Nous, on dit, on habite ici. On n’est nul part sur les plans. On veut juste dire, attention, on a des enfants, on vit ici » confie la riveraine.
Une décision en 2020
Selon le directeur de l’association « SOS Loire vivante », Simon Burner cette microcentrale est surdimensionnée et sans retombées bénéfiques pour le territoire.
« C’est un projet et un investissement privé. Mais c’est avant tout un placement financier. Le paradoxe, c’est qu’il est financé avec de l’argent public. Sur votre facture EDF, il y a une petite taxe qui permet de financer ce type d’énergie parce qu’en fait EDF rachète l’hydroélectricité à un tarif supérieur au marché », souligne Simon Burner.
L'enquête publique étant terminée, ses conclusions sont consultables en mairie pendant un an avant que la préfecture ne tranche en avril 2020 au plus tôt.