Le 18 juillet 1904, trois ouvriers-horlogers de Cluses (Haute-Savoie) trouvent la mort lors d'affrontements, épilogue sanglant d'une semaine de contestation sociale. Des événements qui avaient traumatisé la population, bien au-delà de la vallée de l'Arve.
Reportage vidéo. A l'origine de cette place commémorative, il y a l'association Cluses citoyenne qui estime le souvenir toujours vif. Ce mois de juillet 1904, les ouvriers réclament de ne plus avoir à acheter leurs outils ou d'être payé en salaire plutôt qu'en repas. Non seulement leurs doléances ne sont pas entendues, mais la violence fait irruption dans le conflit: les fils d'un patron local répondent par les armes, et le sang coule. Trois hommes perdent la vie. Dans la foulée, un procès réunit tout le monde émeutiers et patrons. C'est alors qu'un certain Aristide Briand débarque. Jeune avocat plein de fougue, il défendra les ouvriers.Si la mémoire collective reste blessée par cet épisode sanglant, peu de traces matérielles témoignent de ce moment particulier dans la ville ouvrière. Un petit monument a juste été érigé dans le cimetière.
Il semblait donc logique d'honorer la mémoire ouvrière, d'où ce projet de plaque qui pourra peut-être servir à refermer définitivement cette plaie.
Reportage Serge Worreth et Ingrid Pernet-Duparc
Intervenants: Bernard Delavenne, président de l'association "Cluses Citoyenne"