L'association haut-savoyarde achète des terrains aux exploitants agricoles pour permettre aux touristes venus de la ville d'en profiter, moyennant une petite participation.
D'un côté les adhérents, de l'autre, les exploitants. Les uns viennent généralement de la ville et viennent pour le tourisme, les autres logent sur place et prennent soin de ces lopins de quelques hectares.
L'association Terres du Lac sert de pont entre les uns et les autres et tout le monde y trouve son compte. Concrètement, il s'agit de proposer aux citadins de d'adhérer à Terres du Lac et de contribuer à l'achat de terres aux paysans vivant dans les environs du lac d'Annecy, à la fois pour préserver le terrain et pour soutenir les agriculteurs. Et lorsqu'ils le souhaitent, ces citadins peuvent en jouir pendant leurs vacances et profiter d'une vue inaltérée.
Reportage de Serge Worreth, Christian Mathieu et Laétitia Di Bin
"L'égoïsme du citadin"
"On fait jouer l’égoïsme du citadin, résume Pierre Viguié, président de l'association, il sait que son lieu de loisir, c’est le lac d’Annecy et c’est le paysage du lac." Mais pour en profiter, il faut payer. "Pas grand-chose ! 10 euros, 20 euros, 30 euros par an pour nous aider à acheter les terrains qui se libèrent."
A un euro le mètre carré, le prix est imbattable, et l'affaire arrange également les paysans du coin. "C’est une réalité économique aujourd’hui, constate Claude Mellet, agriculteur vice-président de l'association, l’agriculture a besoin de capitaux extérieurs"
Mais cela ne l'inquiète-t-il pas de ne pas être propriétaire du terrain qu'il cultive ? "Les agriculteurs de la Haute-Savoie ne sont pas, comme dans le bassin parisien ou dans le Massif Central, très attachés à posséder le foncier".
En revanche, ils sont comme les citadins attachés à préserver le paysage du lac d'Annecy.