Jeudi 10 décembre, la police d’Annecy a procédé à des contrôles anti-fraudes après des livreurs de repas qui travaillent pour des plateformes comme Deliveroo ou Uber Eats. Ces contrôles ont permis de mettre en évidence des situations de travail dissimulé.
C’est la première fois qu’une telle opération était menée en Haute-Savoie. Jeudi 10 décembre, une trentaine de livreurs de repas ont été contrôlés par des policiers du commissariat d’Annecy, en partenariat avec l’Inspection du travail, la préfecture et la répression des fraudes.
[#ContreLaFraude] Lutte contre l'ubérisation.
— Police nationale 74 (@PoliceNat74) December 10, 2020
?Une première pour @PoliceNat74 !
Opération coordonnée avec l'Inspection du travail, l'URSSAF, la Répression des fraudes.
Contrôle de plus de 30 livreurs de repas?
➡️travail dissimulé relevé. pic.twitter.com/aJ6352LH5P
Leur objectif ? Démanteler des réseaux de travail dissimulé. Les forces de l’ordre soupçonnaient certains livreurs de "sous-traiter" leur licence à des personnes précaires en situation irrégulière. "Avec la fermeture des restaurants, la vente à emporter fonctionne beaucoup à Annecy, analyse le commandant Isabelle Labbé. C’est un marché juteux et là où y a de l’argent à se faire, il y a des malversations à côté".
Des sous-traitants en situation de grande précarité
Pour certains livreurs de repas à domicile, cette technique de sous-traitance peut-être en effet très lucrative. Pour sous-louer sa licence, le livreur partage son profil professionnel (Deliveroo ou Uber Eats par exemple) à un tiers. Souvent, il s’agit d’une personne sans titre de séjour qui ne peut pas travailler de manière officielle. Pour le compte du livreur, ce sous-traitant fait une dizaine de livraisons par jour. En échange, le titulaire de la licence lui donne une quinzaine d’euros, mais c’est lui qui empoche toutes les commissions de la plateforme de livraison. "C’est tout bénef pour le livreur", se désole Isabelle Labbé.
Pour procéder aux contrôles et repérer ce type d’abus, une dizaine de fonctionnaires de police se sont placés à des endroits stratégiques de la ville d’Annecy, "comme le rond-point de la Banque de France qui donne un accès direct au centre-ville" précise Isabelle Labbé. Au total, une trentaine de livreurs ont été contrôlés.
4 personnes interpellées
Le dispositif a permis d’interpeller quatre personnes en situation de travail dissimulé, dont l’une a été placée en garde à vue. "Nous allons contacter Uber Eats pour avoir le nom complet de la personne qui lui sous-traitait sa licence" conclut la fonctionnaire de police.