Marie Wattel et Yohann Ndoye Brouard, tous deux formés au club des Dauphins d'Annecy, ont décroché ces 19 et 20 mars leurs qualifications pour les JO d'été deTokyo, programmés cet été au Japon. Ndoye Brouard s'engagera sur le 100 m dos et le 200 m dos, et Wattel en 100 m.
Double dose de Haute-Savoie dans les piscines tokyoïtes. Marie Wattel et Yohann Ndoye Brouard, tous deux formés aux Dauphins d'Annecy, ont décroché une place aux Jeux olympiques de Tokyo, lors des séances de qualifications ce samedi 20 mars à Marseille. Déjà promise aux Jeux de Tokyo sur 100 m papillon, Marie Wattel s'y est aussi fait une place sur 100 m. Quant à Yohann Ndoye Brouard, il a doublé la mise sur 200 m dos, au lendemain de sa qualification sur le 100 m dos.
Dès l'ouverture de la première fenêtre de qualification olympique en décembre, Wattel avait assuré sur 100 m papillon (57.40 pour 57.51 fixées). Elle entérinera sa qualification sur cette course dimanche. En attendant, la nageuse s'est emparée du billet en jeu sur 100 m, aux dépens de Béryl Gastaldello, jusque-là en pole position.
Gastaldello, installée au Texas et qui n'a pas fait le voyage jusqu'à Marseille, était passée sous le chrono olympique (53.53) en décembre, en 53 sec 40. Wattel avait fait aussi bien mi-février à Manchester, mais restait derrière sa concurrente en raison d'un temps moins rapide en série. Cette fois, elle a fait mieux en 53 sec 32. Ce qui représente, à ce stade certes encore précoce, la quatrième meilleure performance mondiale de l'année.
"Je veux être parmi les meilleures sprinteuses au monde"
Une réussite accueillie, comme souvent avec Wattel, dans les larmes :
Aux JO 2016, je m'étais rendue compte que les meilleures sur 100 m papillon étaient les meilleures sur 100 m, qu'on retrouvait globalement les mêmes filles en finale. Et je me suis dit : "Je veux être parmi ces filles-là, je veux être parmi les meilleures sprinteuses au monde". C'est un pari que j'ai fait il y a quatre ans et demi maintenant, et ça se réalise, c'est cool.
"Stratégiquement, j'ai fait la pire course possible. Mais je voulais partir à fond, prendre des risques, parce qu'en finale des Jeux, les meilleures filles partent comme ça. Le dernier 25 m, ça a fait vraiment, vraiment mal. Parfois nager avec le coeur, ça paie, et ça fait plaisir", raconte la nageuse qui s'entraîne à Loughborough, en Angleterre, depuis 2017
Troisième meilleure performance française de l'histoire
Pour Yohann Ndoye Brouard, ce week-end marseillais n'est "que du bonheur". Vendredi, il s'est invité à Tokyo sur 100 m en dépossédant in extremis Mewen Tomac. Après les séries matinales, c'est pourtant Tomac (19 ans) qui était en pole position après avoir bouclé son aller-retour en 53 sec 10, pour 53 sec 34 fixées par l'encadrement tricolore. Même si Ndoye Brouard avait lui aussi nagé sous le minima olympique quelques minutes plus tôt, en 53 sec 21.
Ndoye Brouard n'avait d'autre choix pour se qualifier au plus vite pour Tokyo que de nager en moins de 53 sec 10 et de battre Tomac en finale vendredi soir. Mission accomplie, en 52 sec 97, record personnel amélioré de plus d'une demi-seconde et troisième meilleure performance française de l'histoire sur la distance (derrière Lacourt et Stravius).
Ce samedi, le Haut-Savoyard de vingt ans, qui travaille avec Michel Chrétien à l'Insep depuis bientôt trois ans, a récidivé sur 200 m dos. Ndoye Brouard a signé un chrono de 1 min 56 sec 10, pour 1 min 56 sec 37 demandées. Soit un record personnel raboté de près d'une seconde et demie (1:57.56) et un nouveau record de France (1:56.39 par Stasiulis en 2012).
"Ce n'était pas du tout au programme, lance-t-il. Je n'avais pas de stratégie. J'étais complètement mort après le 100 m dos. A la fin, j'ai vu que j'étais devant tout le monde, ça m'a boosté et je suis allé à fond."
J'ai l'impression de rêver, et que je vais me réveiller 1h avant la finale en sueur en me disant : "C'est quoi ce rêve de fou !" Mais je vais bien à Tokyo, et je l'ai confirmé.
Deux Annéciens parmi les quatre nageurs français qualifiés
A la veille du terme de la première phase de qualification olympique, qui permet de valider son billet au plus tôt à condition de réussir un temps équivalent à une finale de niveau mondial, dans la limite d'un nageur par course, quatre ont pour l'instant gagné leur place : Florent Manaudou sur 50 m, Wattel sur 100 m, Ndoye Brouard sur 100 m dos et 200 m dos, ainsi que David Aubry sur 800 m.
Une autre, Mélanie Hénique sur 50 m, est en passe de les rejoindre, à condition de ne pas se faire doubler ce dimanche, jour où Charlotte Bonnet tentera sa chance sur 200 m Sur 1500 m, Damien Joly n'en est passé qu'à 54 centièmes samedi (14:55.94 pour 14:55.40).
Mais, comme tous ceux qui n'auront pas leur sésame en poche dimanche, il aura une dernière occasion de se qualifier aux Championnats de France mi-juin à Chartres, avec des minima chronométriques moins relevés.