La police municipale d'Annecy reçoit de plus en plus d'appels d'habitants signalant des comportements qui dérogent aux règles de confinement. Il y en aurait jusqu'à 30 par semaine, et ce phénomène est à prendre avec des pincettes.
Un voisin qui organise un barbecue entre amis, une fête, promène son chien plusieurs fois par jour... Alors que le confinement commence à durer en pleine crise sanitaire du coronavirus, certains comportements agacent à Annecy. Tandis que la plupart des habitants respectent les mesures de distanciation sociale, d'autres s'en lavent les mains. Et "les différends entre voisins peuvent s'exacerber", note-t-on à la Sûreté urbaine.
Les coups de fils aux autorités auraient tendance à augmenter pour dénoncer des comportements abusifs. "C'est un phénomène qui monte en puissance (...) surtout les week-end", selon le directeur général adjoint des services à la mairie d'Annecy, Philippe Vernet. La police municipale recevrait jusqu'à 30 appels de ce type chaque semaine, soit entre trois et quatre par jour. Il s'agit souvent de "dénonciations entre voisins", ajoute Philippe Vernet qui semble partagé sur la recrudescence de ces appels.
[#TousMobilisés] Ce dimanche, le beau temps est là mais ne cédez pas, pour la santé et la sécurité de tous : #RestezChezVous. pic.twitter.com/OFKmsEHGm1
— Police nationale (@PoliceNationale) April 5, 2020
Règlements de compte entre voisins ?
"Je ne suis pas sûr que cela favorise la paix des voisinages", glisse-t-il à propos de ces "collaborateurs occasionnels", avertissant les forces de l'ordre de comportements a priori abusifs. Mais ce phénomène semble se cantonner à certains secteurs, car on n'observe "pas de recrudescence de la délation" du côté de la compagnie départementale de gendarmerie d'Annecy, selon le commandant Maxime Chevallard.
"Ca peut arriver que le voisinage signale un rassemblement (...), alors on se déplace et on le fait cesser", reprend le commandant de compagnie, assurant que ses services préfèrent "être prévenus, quitte à se déplacer pour rien". Même écho du côté de la Sûreté urbaine d'Annecy qui constate de tels appels à son standard "depuis le début du confinement".
"Il ne faudrait pas qu'on soit abreuvés d'appels et que les gens nous contactent dès qu'il y a un petit regroupement", tempère le commandant de brigade. Mais ces dénonciations sont rarement "abusives ou le fait de règlements de compte", selon lui.