Le camp de Budomierz, à la frontière polonaise, accueille chaque jour plusieurs milliers de personnes fuyant la guerre en Ukraine. Ce centre d'accueil a été mis en place par des pompiers et secouristes haut-savoyards. Les bénévoles soignent, écoutent et orientent les réfugiés.
Ils arrivent par milliers chaque jour, les bras chargés d'un petit morceau de leur vie. Le peu qu'ils ont pu emporter dans leurs bagages. A Budomierz, petite ville polonaise de 200 habitants, le flot de réfugiés fuyant la guerre est constant. C'est l'un des huit points de passage transformés en centre d'accueil le long de la frontière avec l'Ukraine.
Jusqu'à 6 000 femmes et enfants y arrivent de jour comme de nuit. Les traits tirés, certains ont marché plusieurs kilomètres pour rejoindre le poste-frontière. D'autres sont sur la route depuis plus d'une semaine.
"Ils sont désorientés. Ils ne savent pas où les bus s'arrêtent, où ils doivent aller, décrit Tetyana Albaret, sapeur-pompier volontaire venue des Bouches-du-Rhône. Je viens de voir deux familles qui arrivent directement de Kiev. Apparemment, la situation s'est énormément aggravée".
La jeune franco-ukrainienne fait partie des 35 pompiers de la paix présents dans ce camp de proximité. Une dizaine de tentes montées sur un terrain poussiéreux en bord de la route, à quelques centaines de mètres de la frontière.
Le camp a été mis en place à l'initiative du groupe d'intervention et de secours de Haute-Savoie (GIS 74) et des pompiers humanitaires français. Médecins, infirmiers, urgentistes et autres bénévoles y accueillent les Ukrainiens fuyant leur pays en proie à l'invasion russe.
Soigner et réconforter
Les bénévoles soignent, soulagent et écoutent les réfugiés marqués par l'exil. Le soutien psychologique est au cœur de leur mission. "Sous cette tente, on a une décompression. Les gens nous transmettent énormément leur ressenti de cette traversée", note Valentin Treboz, pompier infirmier en Haute-Savoie et bénévole au camp de Budomierz.
Non loin de là, le gymnase de la commune s'est transformé en centre d'accueil pour les réfugiés. Trois rangées de matelas sont alignées sur le sol d'un terrain de basket pour accueillir jusqu'à 60 personnes par nuit.
"Le soir, quand des personnes débarquent à la frontière après plusieurs heures de marche, elles peuvent dormir ici pour éviter d'être exposées au froid et aux intempéries. Au moins dormir au chaud, à l'abri des bombardements, prendre un café, être accueilli", explique Jean-Paul Bosland, fondateur du GIS 74.
Trois millions de réfugiés en Pologne
Un ballet de bus défile continuellement aux abords du camp pour acheminer les réfugiés plus loin en Pologne ou dans d'autres pays européens. Trois millions de personnes ont déjà fui l'Ukraine, dont deux millions à destination de la Pologne, selon un décompte des gardes-frontières vendredi 18 mars.
L'offensive russe s'intensifie avec des combats à Marioupol et des bombardements dans le quartier de l'aéroport de Lviv, grande ville ukrainienne située près de la frontière polonaise.
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