Au terme de cinq jours de procès devant la cour d’assises de la Haute-Savoie, Maxime G., âgé de 22 ans, a été condamné, ce vendredi 11 octobre, à 20 ans de réclusion criminelle pour avoir assassiné son ex-patron le 23 janvier 2021. L'ouvrier agricole a reconnu les faits mais nié la préméditation.
Après 7 heures de délibéré, la cour d’assises de la Haute-Savoie a condamné Maxime G., accusé d’avoir tué le père de son ex-petite amie, qui était aussi son ancien employeur, à 20 années de réclusion criminelle ce vendredi 11 octobre. Le procès de l'accusé âgé de 22 ans, s'était ouvert lundi, quatre ans après les faits.
Ouvrier agricole en apprentissage, employé par André Chiariglione, il entretenait une relation amoureuse avec Maïté, sa fille. Après avoir été éconduit par son employeur et par la jeune femme, qui décrit des relations sexuelles non consenties et une relation toxique, ce dernier s’était rendu à la ferme familiale un soir de janvier 2021 et avait abattu l’agriculteur de deux coups de fusil en blessant Maïté et sa mère, Mireille.
L’avocat général, Fouad Messai, avait requis 20 ans de réclusion criminelle à son encontre estimant que cet acte "monstre et abject", avait été prémédité.
"Il voulait s’acharner sur lui"
Lors du procès, Maïté, la fille de la victime et aussi l’ex-petite amie de l’accusé, et Mireille Chiariglione, la femme de la victime, se sont exprimées toutes les deux en pleurs devant la cour. Maïté a d'abord raconté ce huis clos sanglant cette nuit du 23 janvier 2021 : "Il voulait s’acharner sur lui. Et j’entendais respirer papa. Alors, j’ai lutté pour ne pas qu’il s’en prenne davantage à lui. Je me suis couchée sur lui afin de prendre les coups à sa place, mais j’ai eu l’impression de l'abandonner quand je suis partie pour protéger ma mère."
Mireille a, quant à elle, décrit son mari comme une force de la nature. Un homme qui pouvait "impressionner", dit-elle, mais qui n’a "jamais été violent".
Lors de sa plaidoirie, l’avocat de la partie civile maître Jean-François Jullien a insisté sur le caractère prémédité du drame : "On a compris que de toute façon, il y est allé dans l’intention de tuer. Il l’a dit lors de sa dernière audition de garde à vue. Il était très clair là-dessus et moi ce qui me semble ressortir des témoignages, c’est qu’il l’a tué comme on tue un sanglier, un premier coup, il le blesse et deuxième coup, il finit alors qu’André est au sol."
Visages fermés, la mère et la fille ont écouté ce vendredi le récit de ces trois heures de cauchemar le soir du drame, et ont revu l'image d'horreur de leur père et mari abattu à bout portant au fusil et achevé à la hache. Malgré ces images "difficiles à supporter", toutes les deux vivent aujourd'hui encore à la ferme, comme un "hommage à André", disent-elles.
"Nous contestons la préméditation"
Maxime G., lui, a reconnu les faits mais nié la préméditation tout au long du procès et ainsi nié l'intention de tuer : "Nous contestons la préméditation, mais également l’intention homicide. Mon client n’a pas la conscience, il est dans un état second qui fait que ce qui se passe, ça n’est pas réfléchi. Il faut que la volonté soit consciente, or il n’y a pas cette volonté, il n’y a pas de crime qui a été constitué dans le sens (...) qualifié par le parquet", confie son avocat, Maître Georges Rimondi.
La cour d’assises de la Haute-Savoie a finalement retenu la préméditation et l’intention d’homicide dans le geste de Maxime G.. Elle l'a condamné à 20 ans de réclusion, ainsi qu'à un suivi socio-judiciaire avec injonction de soin sur une durée de 10 ans et l'interdiction d'approcher les victimes. En cas de non-respect de ces mesures, il encourt 7 ans supplémentaires. Maxime G. dispose d’un délai de 10 jours pour interjeter appel.