Ondes gravitationnelles: le Laboratoire de physique des particules d'Annecy-le-Vieux a participé aux recherches

Des chercheurs ont annoncé la première détection directe d'ondes gravitationnelles, une avancée majeure en physique qui ouvre une nouvelle fenêtre sur l'univers et ses mystères. 75 scientifiques français, dont ceux d'un laboratoire d'Annecy-le-Vieux, ont participé à la trouvaille. 

Cette découverte, dévoilée lors d'une conférence de presse à Washington, jeudi 11 février, confirme une prédiction clé d'Albert Einstein dans sa théorie de la relativité générale, présentée il y a un siècle.

Les ondes gravitationnelles sont produites par de légères perturbations subies par la trame de l'espace-temps sous l'effet du déplacement d'un objet de grande masse, un peu comme la déformation d'un filet dans lequel on pose un poids. Elles se propagent à la vitesse de la lumière et rien ne les arrête.

"Nous avons détecté des ondes gravitationnelles, nous avons réussi", a déclaré sous les applaudissements David Reitze, un physicien du Caltech (California Institute of Technology), directeur de l'observatoire Ligo (Laser Interferometer Gravitational-wave Observatory) qui a permis cette observation le 14 septembre dernier, au terme de 50 ans d'efforts.

CNRS

Ondes gravitationnelles : les détecteurs de l... par CNRS
"Cette détection est le début d'une nouvelle ère, celle de l'astronomie des ondes gravitationnelles devenue désormais une réalité", a lancé Gabriela Gonzalez, porte-parole de l'équipe Ligo, professeur d'astrophysique à la Louisiana State University.

France Cordova, directrice de la National Science Foundation, qui finance le laboratoire Ligo, a expliqué que cette observation "marque la naissance d'un domaine de l'astrophysique entièrement nouveau, comparable au moment où Galilée a pointé pour la première fois son télescope vers le ciel" au XVIIe siècle.

Les scientifiques du Ligo travaillent en étroite collaboration avec des équipes de chercheurs de plusieurs autres pays, en France, en Italie ou en Allemagne notamment. Le physicien Benoît Mours, du Centre National de la recherche scientifique (CNRS) français, a jugé cette avancée "historique": elle "vérifie de façon directe ces prédictions de la théorie de la relativité générale".

Trous noirs

Selon la théorie de la relativité, un couple de trous noirs en orbite l'un autour de l'autre perd de l'énergie, produisant des ondes gravitationnelles. Ce sont ces ondes qui ont été détectées le 14 septembre.

L'analyse des données a permis de déterminer que ces deux trous noirs ont fusionné il y a environ 1,3 milliard d'années. Ils étaient 29 et 36 fois plus massifs que notre Soleil, pour un diamètre de seulement 150 kilomètres.

Le fait de pouvoir détecter ces ondes qui voyagent sans perturbations pendant des milliards d'années rend ainsi possible de remonter à la première milliseconde du Big Bang.

Cette découverte a suscité de très nombreuses réactions et éloges dans la sphère scientifique mondiale.
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